« Quand on ne joue que 45 ou 48 minutes sur un match, c’est rarement suffisant pour faire un résultat. » Le constat lapidaire de Franck Haise en dit long sur sa frustration de ne pas ramener un petit quelque chose de Montpellier. Et cette première période devra longtemps servir de signal d’alarme pour ses joueurs. « On n’a pas été dedans à 100 % dès le départ, même si on a bien travaillé dans la semaine. Après une trêve internationale, il faut vite savoir se recentrer individuellement et collectivement. »
Dans tous les compartiments, ses joueurs ont été en réaction, à courir derrière le ballon ou leur adversaire, à subir les impacts, les décalages, les percussions. Une impuissance jamais vue dans une telle dimension. En face, il faut dire qu’Olivier Dall’Oglio avait bien préparé son coup. «
On a vu leur fonctionnement. C’était à nous d’aller plus vite dans le placement et le replacement. On a augmenté le rythme et c’est pour ça qu’ils ont été gênés sur les côtés. »
La masterclass de Savanier
Dans cet ensemble bien huilé, Montpellier a pu aussi compter sur un maître à jouer en mode « masterclass ». Teji Savanier a un peu tout fait aux Lensois. « Il a amené le petit plus qui a permis de gagner le match », se félicitait le coach héraultais. Il s’est glissé entre les lignes, il a délivré des passes qui ont déséquilibré le bloc lensois. Un maître à jouer qui a dicté le tempo « et pas rechigné au travail défensif ».
C’est un peu ce qui a manqué aux Sang et Or, orphelins de Gaël Kakuta et de leurs intentions en général. En première période en tout cas. « On tire 18 fois, on fait 20 centres à l’extérieur. On a fait de bonnes choses sans être efficaces en deuxième période », notait Franck Haise. Mieux, mais pas non plus dans ce qu’ils avaient l’habitude de produire, même si jusqu’au bout, ils ont cru pouvoir ramener un petit point.
Leca a évité pire
Cet espoir, ils le devaient en grande partie à une grosse performance de Jean-Louis Leca qui a multiplié les parades (64e, 75e) après une ouverture du score sur laquelle il ne pouvait pas grand-chose : une contre-attaque alors que Lens avait amorcé une belle offensive, mais que Savanier avait retournée en lançant ce poison de Mavididi (48e) qui avait exploité la glissade de Danso.
La défaite de Lens à Montpellier en images
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C’est ce même Mavididi d’ailleurs qui avait provoqué la première frayeur (7e) dans un mouvement qu’on revit ensuite souvent à base de petits enchaînements à deux ou trois. Germain avait ensuite trouvé le poteau (8e) sur un centre de Savanier, Sambia vu sa frappe effleurer le montant (17e), puis Wooh, dernier défenseur, avait enlevé d’un tacle autoritaire une balle de but à Savanier (22e). Leca et Gradit avaient aussi évité le pire à la 32e. Autant dire qu’à la pause, le 0-0 ressemblait à un petit miracle.
Trop peu de tirs cadrés
D’autant qu’offensivement, Lens avait très peu pesé avec des mouvements qui n’avaient pas abouti, Omlin enlevant de sa lucarne la plus grosse occasion… un coup franc de Clauss (28e). Si Lens a beaucoup frappé (18 tirs), il n’a pas beaucoup cadré (5) et surtout très mal à l’image de Kalimuendo (59e) et de Wooh (70e) en plein sur Omlin.
En étant exigeant et ambitieux, on peut même dire que Lens reste deuxième, mais a manqué une belle occasion de prendre de l’avance sur ses poursuivants.