Lens-PSG : le Conseil d’État confirme l’interdiction de la présence des supporters parisiens

Rapide résumé des épisodes précédents. Jeudi, le juge des référés du tribunal administratif de Lille avait rejeté un premier recours formé contre l’arrêté du préfet du Pas-de-Calais, pris le 19 novembre, interdisant la présence de supporters parisiens à Lens ce samedi. L’Association nationale des supporters n’avait pas caché son intention de saisir le Conseil d’État. Entre-temps, apparu en double rideau, était publié ce vendredi 3 décembre un nouvel arrêté, ministériel celui-là, signé de Gérald Darmanin en personne, interdisant lui, petite variante, le déplacement des supporters depuis la région parisienne. Le juge des référés du Conseil d’État était donc appelé ce samedi matin à statuer à la fois sur l’ordonnance du juge lillois, que ses détracteurs estimaient « entachée d’insuffisance de motivation et de dénaturation des faits », et sur la légitimité de l’arrêté ministériel, « portant une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’aller et venir » et aux dispositions « manifestement disproportionnées ».

Dans les rangs de l’Association nationale des supporters (@A_N_Supporters), on se montrait confiant à l’issue de l’audience, débutée à 9 h. « Si on devait perdre, ce serait uniquement en raison du pouvoir d’appréciation limité du juge quand il est en référé et du caractère imminent de la rencontre. Cela pourrait sauver un arrêté qui est unanimement considéré comme ni nécessaire ni proportionné », twittait sur les coups de midi l’un de ses membres sur le compte officiel de l’asso. « L’audience s’est bien déroulée, estimait-on quelques instants plus tôt. Notre avocat a senti que le juge des référés était surpris par l’arrêté et qu’il s’agit donc de savoir si l’arrêté est suffisamment « manifestement illégal » pour être suspendu en référé. Il apparaît clairement que cet arrêté n’aurait pas dû exister ». Il semblerait que l’avocat ait manqué un peu de flair sur ce coup-là. Car la décision du Conseil d’État, tombée peu avant 16 h, était sans appel : « Les requêtes de l’Association nationale des supporters sont rejetées ».

Match « à risque », vraiment ? Le juge des référés a estimé que oui. Et de lister les éléments témoignant d’un lourd passif : « Dégradation du bus officiel de l’équipe de Lens au moyen de bombes de peinture dans la nuit du 1er au 2 mai 2021 », « incidents provoqués par des supporters parisiens à Lens en marge de la rencontre Lens à Saint-Étienne le 15 août 2021 »… Le tout révélant « l’existence d’un antagonisme persistant entre les supporters des clubs parisiens et lensois, qui trouverait son origine dans le déploiement d’une banderole en mars 2008 (…) » Avant de s’attarder, et de s’alarmer, des dangers pesant sur cette rencontre, classée niveau 2 (sur 5) par la division nationale de lutte contre le hooliganisme, en raison d’un « contexte dégradé susceptible de générer des comportements déviants de la part des supporters », alors même que les forces de l’ordre, comme l’a souligné le représentant du ministre de l’Intérieur à l’audience, « sont (déjà) fortement mobilisées (…) pour faire face à la situation migratoire dans le Calaisis (…) et assurer la protection d’autres événements locaux tels les marchés de Noël et la fête centenaire de la Saite-Barbe ».

Lire l'intégralité de l'article sur

New Report

Close