Franck Haise insiste là-dessus. À la base du gros match de son équipe au stade Louis-II où Lens s’est imposé pour la première fois depuis 22 ans et a réussi ce mercredi sa victoire la plus large depuis le début de saison, il y a ce départ dans le coup de feu du starter. « D’abord, il y a ce premier but qui est quand même consécutif à une superbe entame et une superbe action de jeu. Je n’ai pas encore revu les images mais je l’ai en tête quand même, indiquait l’entraîneur à chaud. Quand
on commence le match comme ça, déjà, forcément, on donne un signal fort. »
Monaco à terre en 35 secondes…
Un signal fort et un gros coup sur la tête de l’adversaire, qui se présentait avec la confiance d’une équipe invaincue à domicile et restait sur dix buts inscrits en trois matchs sur son terrain. Alors cette première action que Franck Haise a en tête et qu’il va garder au chaud, elle nous ramène au point de départ c’est-à-dire au coup d’envoi. « L’objectif était d’installer un rapport de forces, de mettre de la dynamique. D’aller tout de suite dans le camp adverse et d’utiliser des courses », explique le technicien. C’est ce que son équipe a su faire parfaitement. Avec au départ Gradit qui, de la droite, renverse une première fois à gauche vers Sylla pour bouger le bloc monégasque. Sylla revient dans l’axe vers Doucouré, qui remet vers Gradit. Le défenseur prend alors l’initiative de changer de rythme et de casser une première ligne en jouant cette fois vers l’avant. Et vers surtout Kakuta, qui a l’inspiration divine, en déviant du talon après avoir laissé passer le ballon sur le pied arrière vers Doucouré, lui aussi très inspiré pour jouer tout de suite en profondeur dans l’appel de Michelin, qu’aucun Monégasque n’a vu venir. Le centre du droitier est une merveille d’ajustement, précis et suffisamment fort pour échapper aux défenseurs et au gardien afin de toucher Sylla au deuxième poteau pour le but. Un Sylla qui n’est pas seul mais accompagné de son équipier Fofana. Ils étaient donc deux à pouvoir marquer. Et en fait six Lensois dans la surface ! Au bout de 35 secondes… Une action d’école réalisée comme à l’entraînement, peut-être même mieux. On vérifiera…
Michelin et Banza sont connectés
Donc, un tel premier but est « un signal fort », mais le deuxième vaut aussi le déplacement. Car, alors que Monaco y croit encore et se bat encore avec l’énergie et la foi d’une équipe en infériorité numérique, le Racing choisit alors d’être clinique. Une fois encore, Michelin est servi à droite et la défense de l’ASM est prise de vitesse. Il lève la tête et opte cette fois pour le premier poteau vers lequel déboule Simon Banza. « Clément connait exactement mes déplacements. Lui et moi on se connaît. On travaille beaucoup ça à l’entraînement. C’est la connexion parfaite entre lui et moi…, confia l’attaquant après son deuxième but de la saison, un but marqué d’une subtile déviation qui récompense son implication collective. En fait tout se passe au bon moment. Le ballon est donné au bon endroit au bon moment. » À entendre le buteur sang et or, ça parait facile alors qu’en fait il vient de réussir le plus compliqué : réunir la justesse et la vitesse pour faire la différence.
Kakuta irrésistible
Mais le foot, ça parait aussi tellement facile quand on regarde Gaël Kakuta sur le troisième but. Lors de cette première période où il a tout réussi, le meneur de jeu a encore très faim à 0-2. Alors il appelle Jean-Louis Leca qui relance dans sa course à la main devant la surface. Et puis c’est la chevauchée fantastique, une défense sur les talons. Seul Seko Fofana sait suivre son équipier, en soutien. Et se trouve à point nommé dans la surface pour combiner avec lui et offrir une passe décisive une nouvelle fois dans un timing parfait, à la limite du hors-jeu. Imparable, indéfendable. Injouable.
Ce RC Lens, imprégné d’une folle envie d’être juste et d’aller de l’avant, était injouable mercredi soir à Monaco.