Cinq points en trois matchs, pas de défaite, pour le moral, bien débuter une saison, c’est essentiel ?
« Ça a été notre force la saison passée. Notre très bon début nous avait lancés sur la saison qu’on connaît. On a à cœur de renouveler ça. Lorient arrive, c’est un peu le match piège. On a gagné à Monaco, donc tout le monde s’attend à ce que ce soit facile ; ça ne sera pas le cas. À nous d’être concentrés, sereins sans être trop sûrs de nous non plus. Il faut vraiment se remettre en question et confirmer ce qu’on a fait de bien jusqu’à présent. »
Que retenez-vous de votre première victoire de la saison à Monaco (0-2) ?
« Beaucoup de bonnes choses. On est repartis avec la victoire et une solidité qui nous avait fait défaut sur nos premiers matchs, avec beaucoup de solidarité. Il faudra réitérer les mêmes choses. Ce n’était pas un match facile. D’autant plus qu’on s’est retrouvé à dix en seconde période. »
Qu’avez-vous mis de plus pour trouver cette solidité défensive ?
« Quand on s’est retrouvé à dix, on était beaucoup plus bas sur le terrain que d’habitude. On est une équipe qui aime jouer et se projeter mais c’était plus difficile contre Monaco, qui nous avait déjà posé des problèmes en première mi-temps avec la possession du ballon. On s’est retrouvé plus bas, amené à plus défendre. Et les offensifs ont beaucoup bataillé avec nous pour ne pas prendre de buts. »
Vous semblez-vous plus sereins sur les coups de pied arrêtés défensifs, notamment les corners que l’an dernier. Qu’avez-vous changé ?
« Je n’ai pas la sensation qu’on a concédé moins ou plus d’occasions cette saison. On n’a rien changé, on défend toujours en zone, comme la saison dernière. Mais ça nous a coûté des points la saison dernière. On a à cœur, et le coach aussi, que ça ne se renouvelle pas. On fait le maximum pour être plus concernés sur ces phases-là, d’autant que les équipes misent beaucoup sur les coups de pied arrêtés. Nous, on a de très bons tireurs et joueurs de tête, c’est un de nos points forts. À nous de concéder le moins d’occasions, car un match serré peut se jouer sur ces petits détails. »
Est-ce que vos prétentions dans le jeu, qui génèrent un déséquilibre, sont aussi une raison des buts que vous encaissez ?
« On joue pour marquer le plus possible, s’engager le plus nombreux possible dans la surface de réparation. Notre jeu est comme ça, on prend le risque de se retrouver en un contre un derrière quasiment la totalité du match. Ça crée des espaces pour les adversaires, qui nous étudient et arrivent généralement avec un bloc bas, en essayant de contrer. Notre jeu apporte du plaisir aux gens, à nous aussi mais nous, les défenseurs, on se retrouve souvent en un contre un. À nous de répondre présent dans ces duels. On essaye aussi de se renouveler. Après, on met beaucoup d’intensité, ça joue forcément contre nous. La saison dernière, on a fait de petites erreurs individuelles qu’il faut essayer de gommer. »
Il y aura encore beaucoup de monde à Bollaert dimanche (33 000 places déjà vendues). Cela engendre de la pression ?
« Elle ne peut être que positive. Tout footballeur rêverait d’évoluer devant 35 000 personnes. Je ne pense pas que le but qu’on prend au bout de 20 secondes contre Saint-Etienne (2-2) soit dû au public. Au contraire. On sait que tous les quinze jours, il y aura 30 000 personnes au stade, a priori. Cela peut apporter une force supplémentaire qui nous a peut-être manqué la saison dernière pour accrocher la victoire en fin de match. »
« Il y a une période où j’avais laissé mon cerveau de côté »
Votre nombre de cartons a considérablement chuté depuis le début d’année, avez-vous travaillé là-dessus ?
« C’est un effort que j’essaye de faire. J’en avais discuté avec le coach. J’ai eu une période où j’ai fait des fautes un peu bêtes, j’avais laissé mon cerveau de côté. Je prends moins de cartons. Je prends exemple sur mon capitaine (Yannick Cahuzac), qui a été confronté aux cartons rouges toute sa carrière (rires). Notre psychologue essaye aussi de me canaliser. Ça marche pour le moment. J’espère que ça va continuer. »
L’objectif est d’abord de pérenniser le club en Ligue 1. Mais vous, vous n’avez pas envie de voir plus haut après avoir frôlé la coupe d’Europe (7e) ?
« La réponse bateau serait de dire »
non, on joue le maintien
« . Mais, forcément, quand on a connu la saison dernière, on a envie d’y regoûter, de revivre ces émotions, et partager ça en plus avec notre public. Ce sera très compliqué, on n’est plus les petits nouveaux. Personnellement, je pense qu’on a une équipe pour être ambitieux. Ça passe par ce début de saison et se remettre en question à chaque match. Mais je suis persuadé qu’on a très bel effectif et un des meilleurs staffs techniques de France. On a tout pour réussir. On espère jouer plus que le maintien. Ce serait mentir de vous dire que ça nous suffirait. »