Parce que c’est le système qui lui faut
Pour donner sa pleine mesure, le gaucher doit bénéficier de vraies solutions offensives. Amiens, la saison dernière, évoluait prioritairement dans un système avec un seul attaquant (Guirassy). Ce qui réduisait considérablement les possibilités. Alors que certains observateurs – y compris au sein du club picard – étaient sceptiques sur la capacité de Kakuta à « porter » le jeu lensois, les Artésiens étaient eux persuadés qu’il leur fallait le recruter. Franck Haise et Florent Ghisolfi en premiers. Profitant du fait qu’Amiens et Lens jouaient rarement le même jour, le coordinateur sportif a d’ailleurs fréquemment arpenté le stade de la Licorne pour voir jouer Kakuta. Il en est revenu avec une certitude. C’est derrière deux attaquants que le numéro dix est le meilleur et se sent le plus libre. Cela tombait à pic : c’était précisément le système désiré par Franck Haise, qui y adjoint deux pistons aux profils offensifs. De quoi multiplier les solutions pour Kakuta.
Parce qu’avec Haise, ça a « matché »
Kakuta est d’abord un amoureux du jeu. Au début des négociations avec le Racing, ses premières phrases furent : « Je veux revenir à Lens. Comment va-t-on jouer ? » Franck Haise l’a vite convaincu. C’est aussi pour cela qu’il n’a jamais trop prêté attention aux sirènes des clubs des pays du Golfe qui lui proposaient un salaire plus conséquent. Kakuta a besoin de sentir la confiance de son entraîneur. Le staff, conscient qu’il n’a pas une « grosse caisse physique
», le ménage régulièrement. D’abord à la Gaillette, où il lui arrive d’être dispensé de la séance de l’avant-veille de match. Puis, en compétition. Il n’a fini qu’un seul match où il était titulaire (face à Montpellier). Il a été placé une fois sur le banc (à Dijon). Et lorsqu’il s’agace à Rennes, au moment de sa sortie du terrain, il ne faut que quelques minutes pour se calmer. Dès la fin du match, souriant, il viendra taper dans la main de Franck Haise.
Parce qu’il est en grande confiance
Ce n’est pas nouveau : Gaël Kakuta a des pieds en or. Outre des dribbles dont peu de joueurs de L1 sont capables, il sait surtout jouer en une touche. Ses passes téléguidées font des ravages et cassent les lignes adverses. Il semble aujourd’hui avoir trouvé une régularité qui lui a parfois fait défaut. Décisif lors des cinq dernières rencontres du RC Lens (buteur face à Nantes, Montpellier et Monaco, passeur contre Angers et Rennes), le meneur de jeu s’éclate. Sa froideur dans l’exercice des penaltys (reçu 5 sur 5) dit tout de sa confiance actuelle. Si son statut médiatique est particulier, Gaël Kakuta, plutôt timide, a vite fait l’unanimité au sein du groupe lensois par sa simplicité mais aussi sa manière de se « dépouiller » pour les autres sur la pelouse. Mercredi, dans le vestiaire après la victoire sur le Rocher (3-0), Kakuta le réservé sautillait comme un petit fou avec ses camarades. Un grand sourire aux lèvres qui dit tout de son plaisir actuel. Et de celui qu’il donne en retour.
