« Prendre 8 buts en deux matchs, ce n’est jamais anecdotique », a répondu Franck Haise, ce vendredi, quand on lui faisait remarquer que son équipe avait pris l’eau lors de ses deux derniers matchs en L1, à Lille (4-0) et contre Reims (4-4). Des buts encaissés « sur des erreurs individuelles », « des erreurs de concentration » et « des équilibres imparfaits », analyse l’entraîneur lensois.
Des buts concédés également alors que la défense-type à trois du début de saison Gradit – Badé – Medina était décomposée puisque Medina était suspendu dans le derby alors que Gradit l’était face aux Champenois. C’est intéressant de le noter car avec sa défense au complet, le Racing avait auparavant donné des gages de fiabilité (5 buts pris en 5 matchs). « Sur le début de saison, on est l’équipe qui a concédé le moins d’occasions », souligne le technicien artésien.
Pour Lens, le retour du trio ce dimanche est donc de nature à redonner des repères à une équipe qui manque de rythme puisqu’elle n’a joué que deux matchs en cinq semaines en raison de l’épidémie de Covid-19 à la Gaillette.
Le décryptage de Christophe Jallet
Cette défense à trois, bâtie de toute pièce cet été avec un recrutement inspiré, est en effet très complémentaire et convaincante selon Christophe Jallet (37 ans), l’ancien international qui décrypte désormais le jeu pour Téléfoot.
« D’abord, il y a l’éclosion de Badé. Il apporte beaucoup de sérénité dans la couverture au milieu des trois, il est capable de beaucoup anticiper et compenser, de couper les trajectoires, apprécie l’ex-défenseur, qui a vu évoluer les Sang et Or à plusieurs reprises. Gradit et Medina, eux, ont beaucoup de qualités sur l’homme, vont chercher l’attaquant haut et presser. Ils ont tous les deux le même profil dans leur capacité à se projeter.
Ils parviennent tous les trois à anticiper le mouvement de l’autre et c’est remarquable puisque c’est leur première saison ensemble, Ils ont trouvé le juste milieu entre rester en place et aller chercher. Et avec les latéraux, ça fonctionne bien, ça coulisse comme il faut. »
Christophe Jallet pointe également l’importance des défenseurs dans l’animation. « L’autre caractéristique commune aux trois, c’est la qualité et la sérénité à la relance. C’est notable dans le jeu. Et pour l’adversaire, c’est très compliqué à gérer car on ne peut pas choisir de presser plus l’un que l’autre », insiste-t-il. À la fois bluffé par la copie d’ensemble et les performances individuelles d’un trio qui forge l’identité d’un RC Lens joueur et ambitieux. Même quand il défend.
Seule équipe de L1 à ne toujours pas avoir gagné, le DFCO sera particulièrement déterminé face au Racing. Le nouveau coach, David Linarès, est semble-t-il arrivé avec des principes plus offensifs que son prédécesseur, Stéphane Jobard, qui jouait surtout pour ne pas prendre de but, indique un observateur.
Cela a amené un coup de frais pendant la trêve internationale que les Bourguignons veulent traduire dans les résultats, eux qui n’étaient pas loin avant la coupure (0-0 contre Lorient et 1-1 à Metz). « Dijon va gagner. Quand ? Je ne sais pas », assure Franck Haise, qui fera tout pour que cela ne se produise pas cette fois, mais insiste sur la qualité d’une équipe dont il se méfie autant que les autres. « Dijon a un potentiel, notamment sur les joueurs offensifs, mais pas seulement… »
Lens et Dijon se sont déjà affrontés cette saison, c’était en amical à Bollaert, le 15 août. Les Sang et Or l’avaient emporté (1-0) non sans mal. Ce qui fait dire au coach lensois avant cette reprise pas simple à négocier : « À nous de reproduire un bon match, solide. Et d’éviter de nous exposer bêtement. »