« Le petit Chouiar, je lui souhaite beaucoup de succès mais j’aurais voulu qu’il reste et ça aurait été bénéfique pour lui, avait lâché Joseph Oughourlian, le président lensois, il y a un an dans la Voix des Sports. Je pense que ça aurait été mieux pour lui de jouer la montée avec nous. Je ne suis pas naïf, je connais le rôle des agents, les intérêts personnels et financiers de la L1. Mais quand tu es jeune comme ça, faire monter ton club formateur c’est formidable. » Auteur d’une première saison dijonnaise convaincante sans être affolante, avec quatre buts au compteur en L1, Mounir Chouiar a à nouveau vu sa fin d’été 2020 résonner du chant des sirènes. Le FC Séville, comme d’autres, était très intéressé par sa venue. Un an après avoir boudé des séances d’entraînement pour accélérer son départ du Racing, il avait encore des envies d’ailleurs. Mais il a finalement dû renoncer à un départ vers l’étranger.
Depuis, Mounir Chouiar, qui n’a pas encore marqué cette saison, alterne le brillant et le beaucoup moins lumineux. Comme il y a deux semaines, lorsque le DFCO a concédé le nul sur la pelouse du FC Metz (1-1). Entre aisance technique – à l’image de cette passe décisive pour Baldé dans le trafic – et désinvolture – comme sur ce penalty manqué alors qu’il n’était pas forcément le préposé dijonnais à l’exercice – l’Artésien a livré une copie irrégulière. Une performance en clair-obscur qui symbolise plutôt bien le début de saison d’un gamin aux qualités de dribbles très au-dessus de la moyenne mais aux prestations parfois frustrantes.
« C’est vraiment le meilleur joueur de l’effectif, mais… »
Après avoir débuté au CS Avion (2005-2007), Mounir Chouiar a ensuite passé douze ans au RC Lens. Il y a souvent soulevé autant d’admiration que d’agacement. Philippe Montanier l’avait par exemple mis en garde concernant ses retards aux entraînements. Conscient de ses aptitudes, le joueur s’amuse sur un terrain, oubliant parfois les impératifs du haut niveau. « Il sait qu’il doit simplifier son jeu », expliquait cet été Stéphane Jobard, le désormais ex-entraîneur du DFCO. À Lens, son manque d’investissement dans les replis défensifs irritait. Le staff dijonnais établit visiblement le même constat. « C’est vraiment le meilleur joueur de l’effectif, explique un observateur régulier du DFCO. Mais il a parfois du mal à fournir les efforts à la récupération du ballon. Grégory Coupet, l’entraîneur des gardiens, l’a encore repris récemment à ce sujet.
» Dimanche après-midi, pour les retrouvailles avec le joueur qu’il a formé, le Racing espérera avoir face à lui le Chouiar des mauvais jours. Celui dont les fulgurances sont plus rares que les négligences.
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