Mercato: comment le RC Lens s’y est pris pour faire venir Seko Fofana

Début août 2020. Lens sort de matchs de préparation compliqués. Il cherche un joueur pour venir apporter de l’impact à son entrejeu. Surtout, la cellule sportive cherche à réaliser un gros coup. Validée par Joseph Oughourlian, l’idée est de trouver un élément capable « d’incarner le projet du club. » Si Gaël Kakuta occupe déjà en partie ce rôle, Florent Ghisolfi, le coordinateur sportif, vise alors Seko Fofana. Le hasard fait que le représentant de l’international ivoirien est le même que celui de Loïc Badé. Les deux joueurs se connaissent même de longue date pour avoir arpenté les mêmes quartiers parisiens quand ils étaient jeunes. Le Racing, au culot, prend donc contact avec l’agent commun des deux joueurs. Les offres se bousculent alors à l’étranger pour le milieu de terrain d’Udinese. L’Atalanta Bergame, qui prépare son quart de finale de Ligue des champions face au PSG (1-2), a fait une proposition à hauteur de 12,5 millions d’euros pour Fofana. Le Hertha Berlin, Everton ou le Milan AC sont aussi sur les rangs. Face à ces noms ronflants, le RC Lens n’a pas franchement les faveurs des pronostics. Mais l’agent du joueur lui glisse le nom du club sang et or. Il rappelle le board lensois : « J’ai vu une étincelle dans ses yeux. »

Un intermédiaire décisif

Seko Fofana a observé des matchs de Lens en L2 et a trouvé l’effectif de qualité. S’il est emballé par l’idée, les dirigeants lensois insistent pour le faire venir en Artois afin qu’il visite les installations de la Gaillette. À Avion, le discours du club est simple : vaut-il mieux être un joueur majeur à la base d’un projet ou un élément comme un autre dans un club plus huppé ? Seko Fofana est convaincu. Les discussions avec Jean-Louis Leca et Yannick Cahuzac, d’ex-Bastiais comme lui, le confortent dans son choix. En Italie, les observateurs du club du Frioul tombent des nues. Giampaolo Pozzo, propriétaire d’Udinese, n’est pas favorable au départ de son joueur, surtout pour un club qui propose moins que ses concurrents sur le dossier. Mais Florent Ghisolfi fait intervenir un intermédiaire qui le persuade d’assouvir la volonté de Fofana de venir en Artois. Lorsque la rumeur enfle en France de la possible arrivée du Franco-Ivoirien, d’autres cylindrées françaises, plus armées sur le plan financier, se ruent pour tenter d’arracher sa venue. Rennes fait le forcing. Trop tard pour les Bretons. Lens valide un transfert pour 8,5 millions d’indemnité fixe, plus 1,5 d’indemnité variable (notamment en cas de maintien en L1). Sur cette somme, seulement 2 millions seront à verser à Udinese dès cette saison.

Dacourt : « Je me faisais massacrer »

Pour l’heure, Seko Fofana n’a joué que 27 minutes avec le Racing. C’était face à Bordeaux (2-1). Une blessure récurrente aux ischios-jambiers l’empêche de donner sa pleine mesure. Le joueur est impatient d’en découdre mais Lens, conscient de l’apport qu’il pourrait représenter, se veut aussi patient que serein. « À 25 ans, Seko est dans la force de l’âge, explique Florent Ghisolfi. C’est une blessure que tout footballeur peut avoir. On prend le temps mais il n’y a vraiment aucune inquiétude à ce sujet. 
» Plus gros transfert de l’histoire du club jusqu’ici, avec une somme équivalente, Olivier Dacourt, lui aussi milieu de terrain, se souvient de son arrivée à l’été 1999. « Gervais (Martel) vient de m’acheter à Everton pour 65 millions de francs (9,9 millions d’euros). C’est le transfert le plus cher de l’histoire du club. C’est un vrai pari. Bon, le club a récupéré 90 millions de francs (13 millions d’euros) quand je suis parti à Leeds, il n’a pas eu à se plaindre. Mais on a longtemps vécu la galère en championnat. Gervais était fou de nous voir dans cette situation. Les six premiers mois, je me faisais massacrer. Je me faisais siffler. J’en prenais plein la gueule. Et puis, personne ne m’a vraiment soutenu à l’époque. » Si le public de Bollaert a très envie de voir Seko Fofana lancer ses grands compas sur les pelouses de L1, il lui suffit de se souvenir de la trace finalement laissée par Dacourt en une seule saison pour prendre son mal en patience.

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