Pour la première fois de son histoire contemporaine, le RC Lens a disputé lundi un match à huis clos dans son stade. Jusqu’en fin de matinée, comme il l’avait communiqué, le club artésien imaginait pouvoir accueillir ses seuls propres supporteurs. Mais la préfecture du Pas-de-Calais a rectifié le tir à 12h30 en confirmant l’interdiction de rassemblement de plus de mille personnes jusqu’au 15 avril. Le club sang et or a donc improvisé une organisation très allégée en douze heures avec le handicap de devoir couvrir tous les frais déjà engagés.
« Si l’on prend en compte la sécurité, les prestations de repas-partenaires et le déficit en termes de billetterie (moins de 21 000 spectateurs attendus), le manque à gagner s’élève grosso modo à 550 000 euros, explique Arnaud Pouille, le Directeur Général. Sur nos deux prochaines rencontres à domicile (Nancy le 23 mars et Rodez le 10 avril), on anticipera et on limitera nos coûts en amont. »
Le bruit du vide
Trente stadiers au lieu des 250 prévus ont donc encadré une rencontre disputée au coeur de tribunes désertées où figurait, notamment, une banderole noire de soutien à Lilian, un supporter lensois victime d’un accident de la route il y a trois semaines. Sans le brouhaha des gradins, le staff et la presse ont pu enregistrer les cris des joueurs, les chocs des contacts. Partager les consignes du terrain comme les commentaires radio. Un peu comme s’ils observaient une rencontre d’entraînement. Un choc pour un stade aussi bruyant et populaire, cinquième affluence L1-L2 confondue.
Le protocole officiel s’est déroulé comme prévu et le speaker a annoncé les joueurs des deux équipes au micro comme si de rien n’était avant l’entrée des deux équipes privées de la Lensoise et, au retour des vestiaires, des Corons, les hymnes du stade depuis février 2005. Même si la décision relève de l’État, le club artésien envisage de répartir mille places pour ses prochains rendez-vous et, dans un avenir proche, « de faire quelque chose, un geste », à destination de ses partenaires et abonnés. Mais les 800 kilos de frites et les 500 baguettes de pain traditionnellement consommés par le public sont perdus.
publié le 9 mars 2020 à 22h40 mis à jour le 10 mars 2020 à 00h23