De Marseille à Lens, le blues des ultras face au manque de stade

Puisqu’il faut bien, tout de même, mettre un peu d’ambiance, Brassens puis Brel, surtout, chantent à tue-tête. Nous sommes dans une boulangerie de la Loire, à Saint-Chamond, à 13 km à l’est de Saint-Étienne. Comme les restaurants et les bars sont fermés, on y retrouve Jean-Philippe Siroux, 51 ans, qui travaille dans les environs. Informaticien, il est l’un des fondateurs du groupe d’ultras stéphanois les Magic Fans, qu’il a créé, avec quelques copains (ironie du sort dans le département du Rhône, où il étudiait alors) en 1991*. La chair est triste, hélas ! Et pas qu’elle. Siroux n’a plus assisté à un match de foot depuis un ASSE-Bordeaux (1-1) le 8 mars juste avant le début du premier confinement. « Je n’ai pas revu le stade depuis, même si j’y pense tout le temps. Mais je ne veux pas le voir, le manque est trop fort, je veux me protéger du foot », assure-t-il. Avant, il se demandait comment faisaient ses copains interdits de stade. « Maintenant, c’est nous tous qui le sommes. Ce n’est pas vraiment un deuil, car un décès, c’est définitif. Mais c’est quand même un monde qui s’effondre. Je n’aurais jamais imaginé ça. »

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