« Pouvez-vous faire le point sur l’état de l’effectif ?
Yvan (Maçon) a repris la course. C’est sympa de le revoir sur le terrain mais il y a du chemin. Romain (Hamouma) aussi, a repris. (Whabi) Khazri, lui, a repris de l’entraînement en individuel pour parfaire sa condition. Son retour n’est pas pour demain. On aura donc le même groupe à disposition qu’à Lorient (1-2, dimanche).
Quelle analyse à froid tirez-vous de cette défaite en Bretagne ?
Elle ne change pas trop par rapport à ce que j’ai dit à chaud, dimanche. On a le bonheur de mener à la marque après une première période cohérente, même si on n’a pas pu doubler la mise. En seconde période, on a trop reculé et Lorient a accentué sa pression. On n’a pas tenu le ballon et on encaisse ce coup franc magnifique et ce second but largement évitable. Notre position collective a été défaillante sur le coup. On perd trois ou un point, c’est selon, alors qu’on aurait mieux dû maîtriser l’ensemble sur le plan technique en perdant trop vite le ballon. Cette défaite a été indigne sur le plan technique, pas au niveau de l’état d’esprit.
« À Lorient, dès qu’on récupérait un ballon, c’était précipité, brouillon »
Comment expliquez-vous ce manque de maîtrise technique ?
À Rennes (2-0, le 14 février), on a été plus propres, plus justes, sans posséder de grands temps de jeu. On a simplement contré cette équipe. À Lorient, notre seconde période a été largement insuffisante sur ce plan. On a un peu tout confondu. Dès qu’on récupérait un ballon, c’était précipité, brouillon. On sait livrer des matches aboutis et c’est ce qu’il faudra faire face à Lens. Par rapport à l’aller (0-2, le 3 octobre), cette équipe a pris de la confiance et arrive à avoir de la maîtrise pour justement jouer juste, avec un jeu porté vers l’avant. J’aime bien son jeu. Ce sera un bon challenge pour nous.
Vos joueurs manquent-ils de confiance ?
Pour certains, peut-être. Pour d’autres, il y a des corrections à faire. Encore une fois, il faut être beaucoup plus juste dans le domaine offensif, plus relâchés. On manque de qualité. À nous de grandir.
« J’ai très peu de joueurs qui arrivent à assurer de la régularité dans nos prestations »
Comment expliquez-vous que votre équipe réussit de bonnes prestations face aux cadors du Championnat et trébuche régulièrement contre des concurrents directs au maintien ?
Pour différentes raisons. Il y a eu tellement de choses dans notre parcours footballistique, extra-football. On manque de régularité dans nos prestations. On est cycliques. Nos résultats le prouvent. J’ai également très peu de joueurs qui arrivent à assurer de la régularité dans leurs prestations. C’est un constat. Mais ils font preuve de réaction. Ce groupe ne lâche pas. Une statistique montre que nous sommes l’équipe qui gagne le plus de duels en L1. Cela montre que dans l’esprit, on y est. Il nous manque de la justesse dans le jeu. Et cela ne concerne pas que des jeunes joueurs.
La démission de Julien Stephan à Rennes en dit-elle long sur la difficulté du métier d’entraîneur ?
Cela m’est difficile de parler de Julien dans la mesure où je ne connais pas ses raisons professionnelles et profondes. Donc, je ne me permettrais pas de supputations. Juste de parler du métier d’entraîner. C’est tellement fort ce que vit un entraîneur, avec les événements qui sont amplifiés car c’est une passion, plus l’aspect médiatique autour des clubs et des joueurs, qu’il faut arriver à garder la tête froide, le cap, et avoir du recul. C’est un tout qui demande beaucoup d’équilibre et de résilience.
Dans votre longue carrière, vous est-il arrivé de vouloir démissionner ?
C’est personnel. Il y a eu « x » fois, « x » moments qui peuvent pousser à la démission.
Cela fera 18 mois jeudi que vous serez à la tête de l’AS Saint-Étienne. Vous estimez-vous en avance ou en retard sur votre feuille de route ?
(Il sourit) La feuille de route a des tournants, elle est sinueuse. Il y avait un projet à mettre en place. Après, on vit quelque chose de complètement dingue, à laquelle personne ne pensait. Ça dépasse la gestion d’un club. Entre la pandémie, la fin de Mediapro et le reste, c’est comme dans un jeu de quilles. Dans ce moment, parler football est le plus agréable. On est un peu plus dans le court terme.
Avec le recul, regrettez-vous le départ de Robert Beric, qui vous égratigne dans France Football ce mardi ?
Chacun a sa perception des choses et des entretiens que l’on peut avoir. À un moment donné, s’il y a problème, c’est toujours sur le niveau de jeu. Son registre était intéressant pour le club. C’était un buteur. Mais il a eu une grave blessure et il a du mal à revenir. Ça, c’était bien avant moi. »
publié le 2 mars 2021 à 15h15 mis à jour le 2 mars 2021 à 15h48