« Ça fait quand même quelque chose… »

Comment avez-vous vécu cette période très particulière où vous êtes passés de cette superbe série avant le derby à un mois quasiment sans jouer ?

« On savait qu’on pouvait tous être touchés. Après, entre le savoir et l’être… Personnellement, quand on te dit, tu as le Covid, ça fait quand même quelque chose. Même si on a la chance de ne pas être très malade, que c’est plus que supportable. On pensait qu’on pouvait l’être touché, mais pas à ce point-là. »

Avec un seul match disputé en cinq semaines (le derby), vous êtes en manque de rythme et de repères. Comment envisagez-vous cette reprise de la compétition dimanche face à Reims ?

« Déjà il fallait qu’on reprenne l’entraînement collectif et qu’on soit tous performants. Après ça va être une découverte. J’espère qu’on repartira sur les bases sur lesquelles on avait démarré pour ce bon début de saison. Mais c’est assez difficile quand on a eu autant de joueurs touchés de savoir comment on va repartir. »

« On a repris les entraînements, mais on ne sait pas. »

Y a-t-il un certain flou au sein du groupe sur la façon dont vous allez réagir ? Pensez-vous pouvoir conserver le même état d’esprit et la même force qu’en début de saison ?

« Je n’ai aucun doute sur l’état d’esprit du groupe et sur ce qu’on veut mettre en place. Et sur l’envie qu’on a tous de continuer. La difficulté, c’est de savoir si cette longue coupure ne nous aura pas handicapés, de savoir si physiquement on va tous réussir à tenir le coup car on ne sait pas. On a repris les entraînements mais on ne sait pas. Va-t-on plonger ou pas, on est dans l’incertitude. Ça on ne le saura que sur le terrain. La réponse, on ne l’aura que dimanche à 17 heures, on saura si on est toujours sur une dynamique. En revanche, concernant la dynamique mentale, là, je n’ai aucun doute, Covid ou pas Covid, elle sera toujours là. »

Avez-vous digéré cette lourde défaite dans le derby qui a dû laisser des traces ?

« Je ne vois pas pourquoi on parle encore du derby. On va dire quoi, on a perdu un match. On est très déçus pour nos supporters. Lille, c’est une équipe qui en a foutu trois au Milan AC qui est un grand club. C’est vous les médias qui nous avez enflammés en disant, le derby, le deuxième contre le troisième, le ceci et le cela. Nous on est simplement un promu. Lille c’est une équipe qui Ligue des champions et la Ligue Europa depuis quinze ans. Alors voilà, l’épisode Lille, il est clos. Nous on ne va pas se masturber l’esprit. On va plus se concentrer sur nous que de parler de Lille. »

« Si on repart trop fort, on peut péter des joueurs »

Comment se sont passées les retrouvailles ? Vous avez pu reprendre sur une semaine à peu près normale ?

« On a été très contents de se retrouver déjà. Après, une semaine classique non. On a eu des séances plus ou moins aménagées. Quand vous êtes avec des gars qui ont eu de la fièvre, des courbatures pendant dix jours… On sait très bien que si demain on repart trop fort, que si en intensité on est au max, on peut péter des joueurs. Ce n’était pas le but. Le travail a donc été calibré. On a confiance en notre staff qui lui aussi a été durement touché. »

Si vous vous n’avez pas joué, les autres ont joué. Estimez-vous avoir perdu du terrain par rapport à vos concurrents avec vos deux matchs ou pas tant que ça ?

« On n’en a pas discuté entre nous, mais j’y ai pensé. Il faut prendre ça comme une chance. On peut voir le verre à moitié plein et le verre à moitié vide en se disant, on n’a pas joué, ça casse notre élan. On peut peut-être même considérer ça comme deux matchs perdus… Sauf que non, ces matchs à un moment donné, on va les jouer. Et si on prend des points sur ces matchs-là, pendant ce temps-là les autres n’en prendront pas. Ce sera l’occasion de faire grossir ce coussin qu’on a sur nos adversaires directs par rapport au maintien. »

« Quand on démarre, on est essoufflé… »

Comment vous sentez-vous physiquement après le Covid ? À 100 % ou avec encore des sensations bizarres ?

« Sincèrement, sur le début de semaine, ça a été difficile. Les sensations… Quand on démarre, on est essoufflé, un peu plus que d’habitude, simplement sur un échauffement. Ça revient tout doucement. C’est comme ça. On ne va pas se plaindre et grogner tout le temps. Maintenant à nous à nous mettre dedans et à reprendre des semaines normales pour vite se replonger dans le championnat. »

Pensez-vous que cette période si compliquée, où vous vous êtes beaucoup inquiétés pour vos proches et vos équipiers, peut encore avoir renforcé vos liens à l’intérieur du groupe ?

« Totalement. D’abord parce qu’en dehors du foot, on est un groupe qui prend plaisir à être ensemble, où les hommes s’apprécient les uns les autres. Et je suis persuadé que ces moments qu’on vient de vivre vont renforcer les liens. Quand on regarde les copains et les coaches, on a envie de voir tout le monde en bonne santé. »

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