Cette fois, c’est (presque) sans regret !

Des regrets, encore des regrets. A côté, ceux d’Alain Souchon peuvent paraître bien fades. Le Mans, Arles, Dijon, Ajaccio, à chaque fois, Lens aurait pu -du- l’emporter. Mais à défaut d’être « tueur » dans le dernier geste, ce petit grain de supériorité dans le jeu n’a que trop rarement pu être concrétisé au tableau d’affichage. Et si supériorité il y a eu lors des premiers rendez-vous de la saison, force est de constater qu’elle a disparu sitôt le déplacement en Corse. Alors à 11 contre 10, le Racing est apparu incapable d’accélérer le jeu, impuissant face aux multiples raids de l’attaque ajaccienne, trop désordonné et désorganisé face à un bloc compact et agressif sur le porteur du ballon. En somme, c’est la que le bât blesse depuis des années dans la maison artésienne. L’incapacité technique et tactique de faire le jeu contre une formation parfaitement disciplinée défensivement, explosive offensivement. Le voyage en corse était-il le signe avant-coureur d’un bloc tombé en déliquescence hier soir ? « Non, d’après Jean-Louis Garcia. A Ajaccio, ce n’était pas du tout le même match. On avait eu des opportunités, comme ce soir, pour l’emporter. Mais l’efficacité nous a une nouvelle fois fait défaut.» Un manque de réalisme pour expliquer cette déroute angevine ? En partie, mais pas que. Si Pollet a été l’auteur d’une magnifique réalisation propulsant le ballon dans la lucarne gauche de Grégory Malicki, redonnant l’espoir de grappiller un point, l’avant-centre lensois avait auparavant vendangé deux énormes occasions et, par la même, raté une égalisation salvatrice qui serait venue récompenser la fin de première période artésienne.

Baal, raté !

Mais la compacité d’un bloc équipe qui s’est envolée en lambeau en seconde période vient aussi du fait d’un choix tactique étrange, comme pour venir ajouter un problème supplémentaire à un groupe qui n’en a pas besoin. Il s’agit bien évidemment du repositionnement de Ludovic Baal à gauche afin de pallier à l’absence de Dème N’Diaye, et le retour dans le onze de départ de Pierre Ducasse. Si ce dernier est, avec le duo Valdivia-Le Moigne, à créditer d’une bonne performance, l’ancien Manceau est passé à côté de son match. Nuançons néanmoins sa prestation car, c’est vrai, il n’a guère été aidé par son compère défensif Nomenjanahary.

Doutes et remise en question

Face à une formation angevine en déficit de confiance après trois revers d’affilée mais qui n’avait que la victoire en tête avant d’arriver dans l’artois, Lens n’a que trop rarement mis en difficulté Fabien Boyer et ses coéquipiers malgré un nombre conséquent de centres. Et quand vitesse se confond avec précipitation, la difficulté de porter le danger devant n’en est que plus grande. « Nous nous sommes montrés trop brouillon, confirme Jean-Louis Garcia. Nous avons jeté le ballon et nous n’avons pas assez construit.» Une première défaite de la saison qui vient enrayer le travail effectué depuis plusieurs mois et ainsi semer le doute sur la qualité d’un groupe qui avait jusqu’à présent surtout convaincu par son jeu prometteur. « Plus que nos matchs nuls, le contenu de nos matchs nous donnait confiance », déclare le coach lensois. Un contenu en deçà des prestations produites par le Racing depuis fin juillet qui a donc conduit à la renaissance d’une fébrilité présente la saison dernière. S’il est encore tôt pour convenir du réel niveau de l’effectif de Garcia, il paraît cependant totalement utopique de le voir « candidat à la montée » comme l’affirme Yoric Ravet. Une déclaration en forme de compassion. Comme pour soigner des maux qui, s’ils sont moins importants que la saison dernière, devraient encore donner quelques sueurs froides aux fidèles artésiens venus encore encore en nombre lundi soir. Car à l’heure actuelle et, à l’instar de l’an dernier, le premier tournant de la saison a mal été négocié. Et sans regret !