Le Samedi 29 mars 2008, le RC Lens se déplace à au Stade de France, pour le compte de la finale de la Coupe de la Ligue. Une finale qui opposait les lensois au Paris Saint Germain. Lens, qui veut sauver sa saison qui est pour l’heure bien mal engagée, rencontre des parisiens qui sont alors au même point que leurs adversaires dans le championnat. Certains avançaient "Le perdant de cette finale descendra en Ligue 2". Les 30000 ch’tis, qui se sont déplacés au Stade de France ce soir, ne se doutent pas du scénario qui les attendaient. Une soirée, qui aurait pu être une fête pour le peuple Sang & Or, se transforme en pur cauchemar…
L’euphorie du Stade de France
En effet, en cette journée de printemps, les lensois prennent place dans l’antre du stade de Saint-Denis, et, avec quelques heures d’avance, assistent à un Paris Saint Germain-RC Lens. Un match qui opposait les poussins du Racing aux poussins du PSG. Les deux équipes lensoises l’emportent et amorcent la soirée des pros. Un mini-concert de Cali, qui enchante les supporters lensois, fit attendre le coup d’envoi du match. L’attente est longue au Stade De France. Le concert du chanteur perpignanais touche à sa fin, le public du Stade de France assiste donc à un spectacle pour ouvrir cette finale. Un spectacle somptueux, un atterrissage d’un parachutiste sur la pelouse, tout semble se dérouler à merveille.
Une soirée finalement cauchemardesque
Devant les 78741 spectateurs qui occupent le stade ce soir, les deux équipes font leur apparition. Lens, qui compte sur ses trois recrues hivernales, à savoir Belhadj, Maoulida, et Rémy, apprends un coup dur : A la 10e minute de jeu, Loïc Rémy se blesse et doit laisser sa place. Olivier Monterrubio, le meilleur buteur et passeur nordiste en championnat remplace le joueur prêté par Lyon. C’est par cet élément perturbateur, que les hommes de Jean-Pierre Papin et Daniel Leclercq commencent la soirée. Ce n’est que le début d’une soirée noire.
Une banderole et un arbitre…
A la 19e minute, soit quelques minutes après la blessure de Rémy, l’inévitable Pedro Miguel Pauleta inscrit un superbe but à Ronan Le Crom, doublure de Runje. 1-0, sans Rémy, l’affaire est bien mal engagée pour les lensois. A la pause, les deux équipes se quittent sur ce score inquiétant pour les Sang & Or qui n’auront pas énormément frappé dans les buts de Mickaël Landreau. Au retour des vestiaires, les lensois montrent de l’envie, et, sur un coup franc rapidement joué, Carrière trompe Landreau d’une belle frappe croisée. Explosion de joie du peuple lensois qui se met alors à y croire. 72e minute de jeu : Un fait de match parait inaperçu. Pourtant, il fera polémique durant plusieurs mois. Une banderole, déployée par les supporters parisiens, vient s’afficher entre les niveaux du stade de France. Une banderole, où il est difficilement lisible « Pédophiles, chômeurs, consanguins, bienvenue chez les ch’tis » sera le théâtre de ce match. 90e minute de jeu, une magnifique frappe de Demont, détournée par un joueur parisien, s’écrase sur la barre transversale parisienne. Un corner, que s’apprête à tirer Monterrubio, qui n’est finalement pas accordé. Nous sommes à la 92e minute de jeu. Monsieur Duhamel, arbitre de la rencontre, accorde un pénalty plus que litigieux pour les parisiens. En effet, une poussette imaginaire d’Hilton sur Luyindula entré en jeu vient terminer le cauchemar des artésiens. Un pénalty accordé à quelques minutes d’une prolongation qui s’avèrerait logique sur l’ensemble du match. Bernard Mendy se charge de le tirer et… de le transformer. Les Sang Et Or s’inclinent et assistent a la montée de la coupe par les parisiens, tandis que certains supporters pleurent. C’est le scénario cruel d’une soirée noire…
Au lendemain de la victoire du PSG, nombreux sont les médias qui encensent le club de la capitale. Cependant, la fameuse banderole apparait comme plus importante que la défaite lensoise. Cette véritable insulte, et incitation à la haine trouble alors les ch’tis. Cette banderole, déployée en rapport avec le film de Dany Boon qui fait un carton au cinéma, « Bienvenue chez les ch’tis ». Que l’on aime ou pas le film, il s’avérera comme le film le plus vu du cinéma français, avec 20 millions d’entrées dans les salles. L’affaire médiatique autour de la banderole déchaine la France entière jusqu’à certains hommes politiques et même Nicolas Sarkozy, président de la république. Le maire de Lens, Guy Delcourt, paraît choqué de cette banderole. Quelques jours plus tard, Sarkozy invite le président du RC Lens, Gervais Martel et le maire de Lens pour discuter des éventuelles sanctions affligées aux parisiens. Retirer la coupe ? Les priver d’UEFA ? Jouer un match à huis clos ? Affliger une lourde sanction financière au club de la capitale ?dissoudre les Boulogne Boys, les auteurs de la banderole ? Seule la dernière proposition sera envisagée. Le Paris Saint Germain, privé de la compétition cette saison, se voit alors réintégré. D’ailleurs, il affronta de nouveau le RC Lens, en quarts de finale. Une victoire cette fois sans appel des parisiens. Il faut dire que la descente du RC Lens en Ligue 2 entre temps n’a pas permis une victoire facile des artésiens…
Article de Romain Bucquet