Nouvel épisode des questions de supporters à Jean-Louis Garcia. Cette fois-ci, l’entraineur lensois évoque son système de jeu et son attaque :
gotenk : Comment expliquez-vous le manque de réalisme offensif ?
« C’est toujours le plus difficile. Effectivement, avec un peu plus de réalisme, on aurait dû mener 2-0, à la mi-temps, à Istres. On a raté un penalty à Arles-Avignon à un moment clé du match pour égaliser. Le réalisme c’est aussi quand on marque des buts et qu’on nous les refuse. On en inscrit un valable à la 3e minute de jeu, contre Reims et on nous le refuse. On marque le but de la victoire contre Monaco pour Ali Mathlouthi mais on nous le refuse aussi, pour un hors jeu inexistant. Je ne suis pas du genre à me réfugier derrière des excuses, mais il y a quand même des événements qui nous ont été très défavorables depuis le début de saison. Par rapport au ratio occasions de buts/buts manqués, je trouve que nous ne sommes pas si mal que cela. Ce qui me dérange par rapport à Laval ou par exemple contre Angers, c’est que nous ne nous sommes pas créés suffisamment d’occasions de buts. Et si on en rate, on peut parler de problème de réalisme offensif. Aujourd’hui, il faut se créer beaucoup plus d’occasions de buts et de situations pour éventuellement être en mesure d’évoquer le manque d’efficacité de nos attaquants. C’est plus un manque d’efficacité dans l’animation offensive, qui doit nous permettre de nous mettre dans de meilleures situations devant le but adverse. »
jfska : Vous affirmez haut et fort depuis votre arrivée au club votre intention de prôner un jeu fluide au sol auprès de vos joueurs. Or, s’il serait abusif de vous reprocher après seulement 10 matchs de ne pas être parvenu à votre but, beaucoup de supporters constatent à chaque match une exaspérante tendance de l’arrière-garde lensoise à « balancer » de longs ballons, sans grand espoir qu’ils ne trouvent preneur. Quelle est votre position vis-à-vis de ce phénomène ? Pensez-vous qu’il s’agit d’un manque de suivi des consignes ou plutôt d’un problème de disponibilité de nos milieux de terrain ?
« L’idée est de construire, de préparer par des passes courtes et rapides, pour débloquer des situations, trouver des décalages, déplacer des blocs adverses qui viennent organisés à Bollaert… Les consignes ne sont pas de balancer les ballons. Il faut être capable d’alterner le jeu court et le jeu long. Lorsque l’on touche un joueur au point d’appui comme David Pollet, il faut venir vite autour de lui. Le soutien doit être plus rapide, la passe longue peut être plus précise. Si on ne fait que des passes courtes, on va nous reprocher de jouer à la « baballe » en partant de derrière. Il faut trouver un équilibre, une alternance dans notre jeu. Je trouve que ce qui amplifie le phénomène c’est qu’en partant de derrière, on manque un peu de spontanéité. On ne met pas assez de vitesse dans nos transmissions du ballon, ce qui fait que l’on n’arrive pas à surprendre l’adversaire et à trouver des décalages qui nous permettraient d’accélérer. On travaille au quotidien pour réduire les touches de balle dans la construction, mieux se montrer, mieux occuper la largeur du terrain pour que les intervalles soient plus importants entre les joueurs adverses, pour qu’il y ait plus de place entre les lignes des blocs averses. Par moment, on a été capable de montrer des choses intéressantes dans le jeu ; c’était le cas contre Evian qui nous a moins pressés qu’une équipe de Ligue 2, et dans la première période face à Boulogne. Dès que l’on a perdu un peu le fil de notre match et que l’on a eu un peu moins de confiance, notre mobilité a été moins bonne. Quand on y ajoute un déchet technique trop important pour une équipe comme la nôtre, ça donne un jeu brouillon et médiocre qui, effectivement, ne satisfait personne. »
jfska : Beaucoup d’équipes de Ligue 2 reposent leur animation offensive sur un attaquant pivot assez physique servant de point d’appui au reste de l’équipe. Etes-vous favorable à cette stratégie ou seriez-vous plus enclin à jouer avec des attaquants plus remuants et au gabarit plus petit ?
« Il faut trouver le juste milieu. Il est important d’avoir quelqu’un qui est capable de peser, de caler la balle, de la tenir, de permettre au bloc de remonter. Mais il faut aussi avoir de la vitesse et de la mobilité. C’est toujours trouver un équilibre. C’est pour cela que nous avons essayé des associations. David Pollet avec des joueurs plus vifs autour de lui. Quand Ali Mathlouthi joue ou Julien Toudic, c’est un autre profil mais on peut nous reprocher parfois de manquer un peu de puissance. En fonction de ce que peut nous proposer l’adversaire dans son animation et dans la caractéristique de ses joueurs, on peut varier d’un avant-centre puissant, à un plus vif et mobile. Il n’y a pas de choses complètement arrêtées. Mais on n’est pas plus favorable à un grand gabarit, qu’à un petit. C’est toujours la notion d’efficacité qui prime. »