Lens : Peut-on encore y croire ?

Le verdict approche et plus les jours passent, plus on a la conviction que ce sera dur, très dur, pour Lens. Échapper au pire serait assurément un vrai miracle compte tenu de la position du Racing et des conditions désormais nécessaires à son maintien parmi l’élite.

Plus qu’un match au compteur pour espérer encore… La situation du RC Lens, à force d’être incertaine, est devenue franchement inquiétante. La Ligue 2 est là, toute proche. Perspective hier inconcevable pour un club de ce standing, mais aujourd’hui, hélas, parfaitement envisageable.

Quand une équipe accumule à ce point les contre-performances, quand elle n’a plus la capacité foncière d’aller au bout de ses objectifs, la dégringolade s’enclenche vite. Et le pire, c’est qu’une victoire contre Bordeaux, samedi, ne suffirait peut-être plus désormais à sauver le Racing, le sort de celui-ci étant aussi lié aux résultats du Paris SG à Sochaux et de Toulouse contre Valenciennes.
État des lieux.

Les raisons d’y croire – Dans un ultime élan, le stade Bollaert saura une fois de plus répondre présent. Quarante mille personnes seront derrière leur club pour rêver encore d’une issue positive. Bollaert en fête, c’est un plus incontestable, un moteur, un volcan. Pas anodin du tout dans un tel contexte de peur.
– En janvier, le Racing avait battu nettement (3-0) le champion lyonnais, à partir d’un jeu clair, incisif. Un jeu à la lensoise trop peu souvent vu cette saison mais qui, en l’occurrence, avait eu raison de l’OL. Le souvenir de cet épisode, tellement encourageant à l’époque, ouvre une porte à l’exploit, à l’espoir… – Au bord du précipice, les joueurs lensois auront sûrement assez d’amour-propre et d’envie pour faire le match qu’on attend d’eux. À cet égard, le contenu de leur deuxième mi-temps, dans le derby, avec des ballons « travaillés » plus haut, un jeu mieux charpenté et des occasions (Maoulida) incite à penser qu’une mutation est encore possible, quand bien même il s’agirait cette fois de maîtriser Bordeaux, deuxième du championnat, bloc-équipe redoutable et toujours candidat déclaré au titre.
– L’omniprésence de Gervais Martel auprès du groupe tout au long de la semaine. Le président lensois entend vivre au contact de ses joueurs. Ses mots ont souvent produit des effets positifs dans le passé. Alors, pourquoi pas cette fois encore ?… – Un nul pourrait suffire, si Paris et Toulouse ne gagnent pas ou si l’un d’eux perd.

Les raisons de ne pas y croire – Une position arithmétique inconfortable. Le fait de dépendre aussi des autres n’est jamais un avantage en pareil cas. Et puis, quel sera le degré de motivation de Sochaux qui a assuré son maintien, et de Valenciennes, qui n’a plus l’air d’y être vraiment ?
– Les sérieuses distorsions constatées dans le couple Papin – Leclercq quant aux orientations tactiques et au choix des hommes ne sont pas de nature à rassurer.
– Le vestiaire lensois ne serait plus en phase avec les conceptions de jeu de Daniel Leclercq, ni avec son approche des matchs.
– Le sentiment que Lens prend conscience trop tard des dangers qui le guettent. Une certaine forme aussi de fatalisme au sein du groupe face à une histoire dont le scénario semble écrit depuis longtemps.
– L’absence de Dindane, joueur de rupture et admirable finisseur dans ses grands jours.
– Les funestes enchaînements de la « machine à perdre ».
– L’exemple de Nantes, l’an passé, qui avait – aussi – longtemps joué avec le feu avant de se brûler les ailes.
– Bordeaux peut encore espérer coiffer Lyon au poteau. En tout cas, les joueurs de Laurent Blanc ne lâcheront rien. Et comme ils sont sur une belle série…  •

PAR PIERRE DIÉVAL

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