Comment y croire encore ?

En prenant une nouvelle fois l’eau à Lyon (3-0), les Sang et Or ont encore une fois montré leurs limites. Mais à huit journées de la fin, alors qu’une majorité de supporters s’efforçaient de rêver à un possible maintien, alors que les lensois avaient laissé tant de signes d’espoirs à Montpellier (1-4), alors que le groupe paraissait une nouvelle fois soudé, tout s’est effondré tel un château de cartes en 180 minutes contre deux cadors du championnat.

Un Lens à deux visages

Martel l’avait prédit. Avant les deux rencontres pourtant cruciales contre Marseille et à Lyon,  le président lensois Gervais Martel avait pronostiqué que son club ne prendrait aucun point lors de ces deux rendez-vous très attendus des supporters. Pourtant, lors de ces deux gros tests après la trêve internationale, les artésiens n’ont pas démérité, proposant une qualité de jeu correcte avant d’encaisser un but. A Gerland, après le but malheureux de Bédimo contre son camp, Lens a montré sa face noire, son deuxième visage, celui d’une équipe désespérée et qui fait peine à voir. Cette face que les supporters lensois auront trop vu cette saison pour croire encore au maintien. 

Mathématiquement, Lens a perdu beaucoup lors des dernières rencontres. Le racing pointe à six points de Monaco, le 18e. Mais pour se maintenir, Lens devra non seulement rattraper les monégasques  mais également rejoindre le train formé de cinq ou six équipes qui se battent pour ne pas descendre. Et celui-ci pointe à sept points, avec l’AJ Auxerre, pour ce qui est du dernier wagon. Avec un goal-average largement négatif (-18 ! ), le Racing devra terminer avec un point de plus que les autres. Les prochaines rencontres face aux concurrents directs s’annoncent décisives, comme la plupart des matchs du RCL cette saison. La peur au ventre, Lens va devoir faire avec la pression, mais pas que.

D’une passivité affligeante

La malchance, elle existe et depuis le début de la saison. Associée souvent à un arbitrage plus que limite, elle aura encore foudroyé la formation de Laszlo Bölöni dimanche par un but malchanceux de Bédimo. Mais l’histoire retiendra qu’elle n’a pas été le seul facteur d’une saison lensoise rythmée par les déboires. Sur les trois buts, et comme contre Marseille une semaine plus tôt, le portier Vedran Runje est apparu totalement désintéressé sur l’ensemble des buts, ne prenant même pas la peine de plonger. Alors certes, quand il l’a fait, il a sauvé une défense qui a craqué, comme sur ce pénalty d’Ederson. Mais ce soir encore, le gardien lensois n’est pas exempt de tout reproche. Comme bon nombre de ses partenaires, certes. Car il est également surprenant de remarquer que dans cette équipe lensoise, seuls quelques jeunes formés au club semblent la tirer vers le haut, des « cadres » comme Démont, Maoulida ou le gardien croate ne sont plus à la hauteur, mais c’est pourtant dans de tels moments que le club frappé de la lampe de mineur a besoin d’eux. Qu’importe, Lens se dirige vers une mission impossible.

Et désormais, Lens devra enchainer les victoires, histoire de ne rien regretter au soir d’un Nancy-Lens. Mais quoiqu’il en soit, cet enfer qui fait les cauchemars de nombre de supporters passionnés du club de Gervais Martel, hante et survole les esprits des artésiens. Inutile de rappeler que la descente en Ligue 2 est proche, et l’on commence très franchement à y penser. Et si nous nous efforçons d’y croire, rien à l’heure actuelle ne nous permet d’envisager de voir le Racing se maintenir parmis l’élite du football français.

Romain Bucquet

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