Steven Fortes (Lens) : « On en a surpris plus d’un »

« Vous jouez peu cette saison avec Lens. Comment vivez-vous cette situation de premier remplaçant en défense ?
Physiquement, ça va même si c’est vrai que c’est toujours mieux d’enchaîner les matches et qu’il y a énormément d’intensité aux entraînements. Moralement, je ne vais pas dire que je le vis bien. J’aurais préféré avoir plus de temps de jeu. La situation est ainsi et je fais le maximum à l’entraînement pour saisir ma chance si elle s’offre à moi.

Peut-on rester un cadre, comme vous l’étiez avec l’entraîneur Philippe Montanier, quand on ne joue que très peu ?
On peut le rester dans les attitudes et le comportement. Mais c’est différent quand on est cadre titulaire et cadre remplaçant. À un moment donné, le statut se fait par les performances. J’essaye de rester le même, de parler aux plus jeunes, d’être taquin, de favoriser le lien social. Que je sois titulaire, capitaine, comme la saison passée. Ou remplaçant comme cette saison.

Mais lors des trois matches (*) que vous avez joués ça s’est plutôt bien passé ?
Je les ai bien vécus. Je n’ai été titulaire que contre Bordeaux (2-1, 19 septembre) et Reims (4-4, 8 novembre). Le premier s’est très bien passé au niveau du résultat et de la performance collective et individuelle. Si je dois jouer contre Montpellier, je vais me préparer avec le plus grand sérieux et je ferai de mon mieux pour préparer la suite même si je redeviens remplaçant au prochain match.

(*) Il est entré à la pause à Nîmes (1-1, 27 septembre) et a disputé quatre matches avec le Cap-Vert, deux amicaux en octobre et deux face au Rwanda (0-0 à chaque fois) en novembre, en position de défenseur axial côté gauche dans une défense à quatre à plat.

Vous pensez que vous allez débuter ?
Je pense vu comment le coach prépare la semaine et l’équipe qu’il met en place. J’ai des chances de jouer vu que Jonathan Gradit est suspendu. Je suis, entre guillemets, le remplaçant de Jo. Si je ne joue pas, c’est comme ça, c’est le foot.

« Quand le coach Montanier m’avait donné le brassard, j’étais fier et honoré. Aujourd’hui, je tente d’apporter le même leadership »

Est-ce tout aussi difficile de ne plus être titulaire que de ne plus être capitaine ?
Franchement, ça ne me dérange pas de ne plus être capitaine. Quand le coach Montanier m’avait donné le brassard, j’étais fier et honoré. Aujourd’hui, je tente d’apporter le même leadership. Quand le coach Haise m’avait retiré le brassard la saison dernière, il m’avait pris dans son bureau. On avait eu une discussion claire et nette. Il n’y avait pas eu de soucis.

Que vous avait dit Franck Haise ?
Que mes performances du moment n’étaient pas top. Et que, peut-être, il fallait que je me concentre sur moi-même avant de penser à être capitaine. Je lui avais répondu qu’il avait complètement raison sans penser au brassard. À ce moment-là, j’étais dans une mauvaise passe.

Votre match contre Caen à domicile (1-4, 22 février) a plombé votre saison 2019-2020. Vous l’expliquez-vous et espérez-vous que l’on ne vous en parle plus ?
J’ai eu l’impression que les gens n’ont retenu que ce match-là et que ce n’était que de ma faute. La critique fait partie du jeu. J’ai du mal à répondre sur ce thème-là. Je n’aime pas me trouver des excuses. Mais les faits existent. Le choc contre Vachoux (1-3 à Dijon, en barrages retour d’accession à la L1, le 2 juin 2019, quand le gardien de Lens l’avait heurté violemment sur une de ses sorties provoquant son évacuation sur civière après de longues minutes sur la pelouse) m’a laissé des séquelles. Je n’ai pas fait de préparation normale. J’ai fait sept matches puis j’ai été blessé au ménisque (mi-septembre 2019). Je suis revenu (le 25 janvier 2020). Ce n’est pas facile. Mais je comprends les supporters. Ils se disent que si le joueur est intégré au groupe, c’est que le coach et le joueur se sentent prêts à ce qu’il joue. Donc il faut être bon. Je n’ai pas d’explication à ma mauvaise passe. Sauf un retour d’une plus ou moins longue blessure.

« Nous ne sommes pas du tout devenus prétentieux. Mais nous avons plus de convictions ou de certitudes après douze matches »

Est-ce que le management du staff actuel favorise les résultats ?
La saison dernière, j’ai adhéré au discours qui m’avait été tenu pour cette saison. Je savais que je n’avais pas été à mon niveau, loin de là. Mais le club me disait qu’il comptait sur moi sur et en dehors du terrain. Qu’il allait recruter deux défenseurs centraux et qu’il faudrait se battre pour se faire une place. Ce qui est le cas aujourd’hui.

Pensiez-vous l’équipe capable de prendre 21 points en douze matches ?
Oui mais je pense qu’on en a surpris plus d’un. Je me rappelle que Florent Ghisolfi (coordinateur sportif), après la 4e journée, nous avait dit, que même la direction ne s’attendait pas à ça. Un promu, on pense qu’il va galérer la première année. J’avais déjà évolué en Ligue 1. Mais je ne vous cache pas que lorsque je regardais nos premiers matches cette saison, je me disais que le niveau était bizarre. En fait, c’était nous qui étions forts et rendions les adversaires plus faibles. Aujourd’hui, ça ne m’étonne plus. Nous ne sommes pas du tout devenus prétentieux. Mais nous avons plus de convictions ou de certitudes après douze matches.

Êtes-vous en recherche d’équilibre à domicile où vous encaissez plus facilement des buts ?
C’est vrai qu’à domicile, on doit faire le jeu. Mais excepté à Rennes (2-0), le coach a toujours tenu le même discours. On va presser haut les adversaires, c’est notre force. On les étouffe, on ne les laisse pas ressortir. Il y a juste à Rennes où il nous avait prévenus qu’on n’aurait sûrement pas la possession. Qu’il fallait évoluer un peu plus bloc bas. Mais quand on regarde la globalité du match, il n’y a rien à contester sur le résultat final. Je ne dirais pas que l’on est en déséquilibre mais avec notre système on prend beaucoup de risques.

Lens peut-il aller chercher le milieu du tableau ?
Je n’en parle pas avec les autres joueurs. Mais je ne vais pas vous mentir. Plus on prend des points, plus on regarde le classement, plus on se dit pourquoi pas finir dans les dix premiers. Mais on ne se prend pas pour d’autres. On avance. On pose notre jeu. Sans commencer à faire des plans. »

publié le 12 décembre 2020 à 09h00 mis à jour le 12 décembre 2020 à 12h31

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