« Vous attendiez-vous à prendre 21 points après douze rencontres ?
Honnêtement, je ne suis pas surpris. On travaille bien tous les jours avec l’envie de faire toujours plus. On joue avec beaucoup de personnalité. Nos défenseurs prennent des risques avec la balle. C’est plus tactique dans le Calcio. Une autre façon de jouer. Ici, on attaque bien et on défend bien. Il faut un équilibre. L’objectif du maintien est le plus important. Mais j’ai un objectif personnel que je préfère garder pour moi.
Quel est le moteur de cette réussite collective ?
On a des joueurs qui découvrent la L1. D’autres, dont je fais partie, qui y ont déjà évolué (à Bastia, en 2015-2016). Je trouve que l’on essaye de faire les choses simplement. De mettre des choses en place, ce que nous demande le staff. On a de la réussite. Il va falloir continuer comme ça et ne pas lever le pied sinon ça peut vite mal se passer.
Peut-on revenir sur les raisons qui ont contribué à votre venue à Lens ?
Le club m’a convaincu. Il m’a montré l’importance du projet en place, la confiance qu’il avait en moi. Je ne pouvais plus faire semblant. Je ne me voyais pas autre part qu’à Lens.
« On va voir ce que je peux montrer, c’est-à-dire ce que j’ai pu faire par le passé »
Ce que représente ce club a-t-il joué dans votre décision ?
Bien sûr. Son passé, sa grande histoire. Notre objectif est de le remonter au plus haut. C’est le projet mis en place par les dirigeants. On essaye de travailler au maximum pour ça et de prendre les points pour satisfaire les dirigeants et les supporters. On a un groupe qui possède une très bonne mentalité.
Sur le plan personnel, où en êtes-vous après votre blessure de début de saison ?
Tout le monde est au courant que j’ai connu des débuts difficiles avec de nombreuses rechutes. Je vais garder ça en interne. Je ne peux pas vous dire si j’ai été fragile, je ne sais pas, mais tout ça est derrière moi. J’avais terminé la saison précédente assez tard (le 2 août). Je n’ai pas forcément eu de préparation pour celle-ci. Aujourd’hui, je sens que je suis en train de retrouver ma forme. Je ne suis pas forcément à 100 %. Mais je sens une évolution positive. En plus, ça se passe bien sur le plan des résultats. On va voir ce que je peux montrer, c’est-à-dire ce que j’ai pu faire par le passé.
Vous avez disputé 90 minutes à Rennes (2-0 samedi). Comment avez-vous terminé la rencontre ?
Difficilement. Après chaque fin de match, j’ai énormément de courbatures. Je soigne ma récupération. Mais on a un staff médical qui est top. Si j’ai pu faire quatre-vingt-dix minutes et enchaîner depuis mon retour, c’est grâce à eux. On a bossé jour et nuit pour que je puisse revenir. Je suis lancé dans le grand bain directement. C’est normal de ne pas pouvoir tout bien faire. Mais grâce à mes partenaires et au staff, je sens que je reviens à mon niveau. J’ai besoin d’être à 100 %. Je suis capable de répéter de nombreuses courses. Même à la 90e minute. Mais pour le moment je fais attention. J’aime bien prendre mes marques et garder un équilibre. Parce que parfois, on a tendance à trop attaquer.
Avez-vous été impatient à votre arrivée et avez-vous forcé votre retour ?
Il est vrai qu’on aurait pu gérer cette situation autrement. Mais ce qu’il ne faut pas oublier avant ça, c’est qu’avec Udine, nous avons joué douze rencontres en un mois et demi. Et que je ne me suis même pas reposé pendant cette période où j’ai manqué, je crois, seulement un ou deux matches. J’avais tout donné en Italie. Et quand je suis arrivé, j’avais envie de jouer pour Lens. Les circonstances ont fait que, peut-être, je n’étais pas prêt. On se pose toujours des questions dans ces circonstances.
« Ici, il faut savoir attaquer au bon moment et garder l’équilibre. Parce que d’autres joueurs de notre équipe sont capables de donner cette dernière passe »
Votre coach, Franck Haise, nous a dit qu’il avait échangé avant Rennes et vous avait demandé de ne pas chercher à tout trop bien faire…
C’est vrai que nous avons eu une discussion avant le match. Il y a ce que je suis capable d’apporter aujourd’hui. Et la suite. On a vu à Rennes que j’ai gardé un équilibre. J’analyse aussi mes matches et je vois ce que je peux améliorer. On propose beaucoup offensivement et défensivement. J’essaye d’anticiper la perte de balle en attaque car je sais que je suis capable de faire l’effort. Je n’étais pas stressé. Tout sera en place à un moment ou un autre. Mon adaptation aussi sera meilleure. J’ai besoin des automatismes. Mais vu nos résultats, ça marche plutôt bien. Je suis content.
Comment jugez-vous le système en 3-4-1-2 ?
C’est un peu une découverte. Moi je jouais en 8 avec un milieu défensif axial devant la défense. Je me projetais beaucoup. J’essaye de trouver mes repères. Quand tu es blessé deux mois et que tu reviens, tu as tendance à rater des choses faciles. Donc je pense monter en puissance. Mon corps arrive à accepter les efforts que je suis en train de faire. Plus les semaines passent, plus je me sens bien. Il y a des attentes autour de moi. On veut le résultat tout de suite. Il faut regarder toute l’équipe et pas que moi. Moi, ça arrivera plus tard. N’oublions pas que le système est différent de celui de l’Udinese. Ici, il faut savoir attaquer au bon moment et garder l’équilibre. Parce que d’autres joueurs de notre équipe sont capables de donner cette dernière passe. Je pense à Gaël (Kakuta) qui en a fait une magnifique à Kali (Kalimuendo) contre Angers (1-3).
Qu’avez-vous pensé de la réaction des joueurs parisiens et turcs, mardi soir, au Parc des princes ?
Je salue leur réaction. C’est une situation que l’on ne devrait plus voir sur un terrain. Mais ça dure depuis très longtemps. Je me souviens de situations similaires avec Mario Balotelli avant qu’il ne tire un penalty. Ça fait mal. Les joueurs ont été courageux. Je n’ai pas été dans cette situation. Et je ne suis pas quelqu’un qui prend les décisions. J’espère ne pas être confronté à cette situation. Mais je répète qu’ils ont fait passer un bon message. »
publié le 10 décembre 2020 à 16h38 mis à jour le 10 décembre 2020 à 16h54