Quel RC Lens en Ligue 1 la saison prochaine ?

Quels moyens ?

Si le RC Lens avait 5,5 millions d’euros de créance de transfert de l’an dernier, une partie de cette somme a été utilisée pour combler la trésorerie depuis le début du confinement. L’augmentation de capital de 20 millions, révélée par le site de la Voix du Nord le 19 avril, se fera en plusieurs phases. La première va donc accompagner la remontée du club en L1, avec 10 millions qui serviront à repartir sans dette et à investir. Le Racing pourrait disposer d’une enveloppe de 7 à 10 millions d’euros pour recruter cet été, hors les éventuelles ventes de joueurs.

Lors de la dernière montée du club sang et or, à l’issue de la saison 2013-2014, l’invisibilité d’Hafiz Mammadov dans ce moment charnière avait plombé les chances des Artésiens. Lens avait dû se séparer de nombreux joueurs importants (Ljuboja, Areola, Yahia, Tisserand…) Démarrer en L1 avec une équipe bien moins forte que celle présente en L2, voilà qui était pour le moins rédhibitoire avant même le début de la saison. Lens est cette fois à l’abri d’une telle déconvenue. « La montée, c’est aussi un signe important pour nos jeunes, explique Arnaud Pouille. Ces dernières années, on était obligés de vendre les meilleurs pour équilibrer le budget. Cette fois, on peut espérer les garder, ainsi que nos meilleurs joueurs

Quel coach ?

A la tête de l’équipe première, Franck Haise s’est imposé face au Paris FC (2-0) et Orléans (1-0). PHOTO LUDOVIC MAILLARD – VDNPQR

C’est la grande inconnue de cette intersaison. Lens est dans une situation inédite. Il s’est séparé de Philippe Montanier, l’entraîneur qui avait dirigé 26 des 28 matchs de la saison et qui tient évidemment une part prépondérante dans cette accession. Il a fait confiance à Franck Haise, entraîneur apprécié en interne, auteur de belles choses avec l’équipe réserve. L’ancien coach de Lorient avait douze matchs pour amener Lens en L1. Il l’a fait en deux, en raison d’une suspension puis d’un arrêt définitif de la saison.

Mission accomplie ? Certes, mais Franck Haise – comme l’ensemble de son staff – est en fin de contrat en juin. « On va se poser tranquillement avec Franck et son staff dans les prochains jours, expliquait Arnaud Pouille à chaud jeudi après la décision du conseil d’administration de la LFP. Et on prendra la meilleure décision pour tout le monde

Sondé avant l’éviction de Philippe Montanier, Jocelyn Gourvennec n’a, selon un de ses proches, pas été rappelé depuis. Est-ce à dire que Franck Haise, qui a le soutien des joueurs, a déjà convaincu le board lensois ? Oui, en partie.

Mais des questions demeurent et le débat reste ouvert. La preuve : Rémi Garde, sans club depuis son aventure à Montréal, pourrait être reçu, tout comme Valérien Ismaël, ex-joueur de Lens et aujourd’hui coach de Linz (Autriche). Ce dernier avait notamment joué une demi-finale de la Coupe de l’UEFA en 2000 et été vice-champion de France avec le RC Lens.

Quels joueurs ?

Corentin Jean s’est vite adapté au club sang et or. PHOTO LUDOVIC MAILLARD – VDN

Conscients que la lutte pour le maintien sera féroce, les dirigeants artésiens veulent se renforcer. Ils devront d’abord gérer les cas de joueurs qui pourraient ne plus être indispensables (Diallo, Fortes, Traoré) ou en fin de contrat (Gillet, Costa, Madri).

Les dirigeants le savent : Doucouré et Banza seront les cibles pendant ce mercato. Le premier a eu une offre de 8 millions d’euros l’été dernier. Le second a notamment été sur les tablettes de Montpellier et d’Angers. Mais il se sent bien en Artois, là où il a pris une vraie assurance.

Concernant les arrivées, aucun nom n’a encore filtré. Lens va déjà s’attacher à faire signer Corentin Jean, débarqué en prêt cet hiver et qui dispose d’une clause obligatoire avec la montée. Un contrat de trois ans est envisagé.

Début février, Florent Ghisolfi, le coordinateur sportif du Racing, avait présenté deux plans distincts pour le mercato à venir. L’un en cas de montée en L1, l’autre en cas de nouvelle désillusion. Les deux options avaient été validées. L’officialisation rapide de la montée, qui a également surpris le board qui s’attendait à ce qu’elle traîne en longueurs, permet aussi au RCL de bénéficier de quatre mois pour peaufiner son effectif. Ils ne seront pas de trop pour bâtir un groupe capable de le maintenir en L1.

À huis clos pour commencer ?

Le Stade Bollaert-Delelis, à Lens, pendant le confinement. PHOTO STEPHANE MORTAGNE – VDNPQR

Bollaert-Delelis vit une forme de malédiction. Il n’a plus vu de match de L1 depuis le 21 mai 2011 et une défaite hideuse face à Arles-Avignon (0-1). Lorsque les Lensois étaient remontés en 2014, ils avaient dû s’expatrier à Amiens et au Stade de France en raison des travaux pour l’Euro 2016. « On aurait certainement eu quelques points de plus en jouant vraiment chez nous », expliquait Pierrick Valdivia, le milieu de terrain.

Cette fois, aucun travaux ne sont prévus. Mais la possibilité de démarrer la saison à huis clos, en raison de la pandémie de coronavirus, est pressante. Lens sait qu’il aura besoin de toutes ses armes. Son public en est une.

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