Pas facile pour le RC Lens de faire abstraction du contexte. Encore moins simple pour ce Marseille en crise, qui n’en peut plus d’accuser le coup. Et même les coups puisque tout est pluriel et sans limite dans la ville passionnée de foot avant ce Lens – OM très alléchant.
Ce match, qui devait déjà marquer des retrouvailles quinze jours après le joli succès des Sang et Or au Vélodrome face à un OM amorçant déjà sa crise (0-1, le 20 janvier), porte désormais en lui une dramatique du foot. Car pour l’OM, deux semaines plus tard, ça ne va pas mieux, c’est pire ! On a pu voir la colère déborder en violences samedi au centre d’entraînement, ce qui a conduit au report du match le soir contre Rennes. Et a laissé les Marseillais choqués, blessés, traumatisés. Sans plus du tout la tête au ballon.
Villas-Boas démissionnaire… puis mis à pied
Pas au bout de leurs peines, les Olympiens ont eu droit ce mardi à un nouveau psychodrame. Avec en premier rôle le coach André Villas-Boas, qui présente sa démission en direct face aux journalistes. Et se retrouve mis à pied trois heures plus tard. Ce qui transforme cet OM en canard sans tête à 29 heures du match à Lens…
Il serait facile dans ces conditions de réduire Marseille à une proie redevenue facile alors qu’on parle d’un candidat au Top cinq. C’est en fait un chemin que les Lensois ne veulent surtout pas emprunter tant dans leur esprit, tout au contraire, l’adversaire peut profiter de ce déplacement pour retrouver un environnement plus serein et le goût de jouer.
« On écrit notre histoire »
L’OM mérite toujours d’être considéré comme un ténor milite ainsi Franck Haise. L’entraîneur lensois ne veut surtout pas que son équipe s’endorme sur son match plein de caractère à Montpellier samedi. Ou se berce d’illusions sur une éventuelle fébrilité de cet OM qui ne compte certes qu’une seule victoire en huit matchs mais a du talent et un vrai pouvoir de réaction.
« Est-ce qu’on va être capable de reproduire ce qu’on a produit à Marseille ici à Bollaert quelles que soient les individualités en face ? C’est surtout ça qui m’intéresse
», appuie le technicien, qui veut que son équipe se concentre sur son jeu et rien d’autre.
Le Racing, qui présente un bilan plus favorable à l’extérieur (6 victoires contre 4 à domicile), aimerait enchaîner pour enclencher une série afin de toucher au but du maintien. Et se dégager d’autres horizons pour donner encore plus d’éclat à sa saison de promu pas comme les autres. Qui hausse sans cesse son niveau de jeu. « On écrit notre histoire. Pas l’histoire du foot, notre histoire », indique ainsi Franck Haise en rappelant que l’humilité et l’ambition ne sont pas incompatibles. Et que son équipe, pleine de respect avant de recevoir un géant contrarié, a les moyens, non pas d’en profiter, mais de s’affirmer.
Lens a ciblé le danger car Arkadiusz Milik, prêté par Naples, est une pointure. Efficace, fort de la tête, capable de jouer en pivot ou dans la profondeur, il pèse 38 buts en 93 matchs de Serie A italienne, 32 buts en 52 matchs d’Eredivise néerlandaise et 15 buts en 56 sélections avec la Pologne. Il lui manque juste du rythme.
Et ce ne sera pas le seul atout de cet OM revanchard, qui par rapport au match aller (il y a deux semaines…), récupère Gonzalez en défense et Kamara au milieu. Et même Payet, qui après l’éviction de Villas-Boas, pourrait redevenir titulaire.
En face, Franck Haise pourrait être tenté d’aligner le même onze de départ qu’au Vélodrome, pour un match qui avait apporté beaucoup de satisfaction.
C’est-à-dire le même que samedi à Montpellier, avec le retour de Gradit. « Quand on gagne, c’est plus simple de récupérer et on a eu un jour en plus par rapport à la série précédente », indique Franck Haise.
Qui semble avoir moins de choix que d’ordinaire en attaque : Ganago est toujours blessé et Kalimuendo (point de suture au pied), pas tout à fait en état de débuter.