Lyon plus simple que Metz pour Lens ? Oui, on en convient, l’interrogation est un poil audacieuse, voire présomptueuse. Mais voir les difficultés du Racing pendant très longtemps face aux Lorrains, dimanche, a souligné combien il était compliqué pour les Lensois de développer leur jeu face à des équipes regroupées ou qui densifient leur milieu.
Un mal classé ou une équipe qui se sent inférieure aura souvent tendance à fermer le plus possible pour se rassurer, avant de compter sur un coup de pied arrêté ou une transition pour marquer. « Quand il y a plus d’espace, il y a plus de liberté, plus d’ouvertures », confirme Franck Haise, tout en réfutant un haut de tableau joueur et un bas de tableau qui serre les cale-pieds.
« Chaque week-end, il y a un adversaire différent avec des caractéristiques différentes. Il y a des équipes dans la deuxième partie de classement qui jouent et qui s’ouvrent, et des équipes de la première partie de tableau qui ne s’ouvrent pas beaucoup. »
Les gros s’ouvrent plus
L’an passé (et encore cette saison), Lens, dans la peau du petit, cherche à jouer malgré tout. « Notre optique, c’est d’essayer d’avoir des principes de jeu, aussi bien défensifs qu’offensifs, et, dès que c’est possible, de jouer, d’être orientés vers l’avant. »
Mais si les Artésiens ont marqué les esprits avec leurs beaux résultats contre les gros, ils n’en ont pas pour autant marqué plus de points. L’an passé, ils ont pris 16 points sur 36 face au top 6 (succès contre Paris, Monaco, Marseille) et 25 sur 36 contre les six derniers (sept succès, une seule défaite).
Si « l’équipe a progressé contre les blocs bas », comme le soulignait Jonathan Gradit, elle s’exprime quand même mieux avec un peu d’espace. « À Bollaert, tu as l’impression que les équipes ne sortent pas. Le fait d’affronter des équipes qui font le jeu, ça libère des espaces, note le consultant Jérôme Rothen. Avec des joueurs sur les côtés assez rapides comme Clauss, des joueurs très justes techniquement au milieu de terrain comme Fofana et un joueur comme Kakuta dans la relation technique, on voit les différences que Lens peut faire. Forcément, ça met à mal des défenses qui prennent des risques. Lyon est une bonne équipe, mais si les Lensois arrivent à résister déjà d’un point de vue athlétique, techniquement, ils vont l’inquiéter. »