Bastion historique du football féminin français, l’ancien Nord-Pas-de-Calais s’apprête à accueillir un nouveau représentant, qui ne cache pas son appétit : le RC Lens. Le transfert définitif des droits sportifs de l’Arras Football Club Féminin vers le RCL a été signé en mai et la procédure doit être validée cette semaine par le comité exécutif de la Fédération française (FFF). L’aboutissement d’un projet au long cours, puisqu’une convention de partenariat rapproché avait déjà été ratifiée à l’été 2019, permettant notamment à l’équipe première d’Arras de s’entraîner au centre d’entraînement de la Gaillette deux fois par semaine, lors de la saison qui vient de s’écouler.
Pour l’exercice qui s’annonce, c’est bien un maillot Sang et Or et le logo du RCL que porteront les joueuses de l’école de foot à la Division 2, même si l’ancrage dans la préfecture du Pas-de-Calais restera important. Proche du président, Joseph Oughourlian, dont il est le conseiller, Me Sevan Karian, avocat du club, connu pour être l’un des premiers conseillers à s’intéresser au football féminin en France, est au coeur du projet féminin de Lens.
Arras finalement préféré à Hénin
Le club sang et or l’a missionné pour mettre en place l’opération. Plusieurs options ont été étudiées : monter une section de toutes pièces, un projet de fusion avec Arras, et un autre avec Hénin-Beaumont (Régional 1). C’est finalement l’option Arras qui a été retenue, pour la solidité du club arrageois, de ses infrastructures et sa qualité de formation, ainsi que les très bonnes relations que le club entretient avec la ville et son maire, Frédéric Leturque.
Pour la saison à venir, le RC Lens va se baser en grande partie sur l’effectif actuel d’Arras, mais va tout de même le renouveler à hauteur de 30 %, avec sept à huit arrivées, dont plusieurs joueuses à fort potentiel issues d’autres clubs de Division 2, comme la milieu de terrain Christy Gavory (22 ans, ex-Metz) et l’attaquante Namnata Traoré (27 ans, ex-Saint-Denis). Le RCL se penche encore sur une gardienne internationale chilienne, une attaquante, deux défenseuses et une milieu défensive.
Sarah M’Barek manager générale
Par l’intermédiaire de Me Karian, par ailleurs très actif dans le développement de la section féminine des Girondins de Bordeaux, Lens a surtout mis la main sur la pierre angulaire de son projet : Sarah M’Barek, qui a signé pour trois ans pour le poste de manager générale de la section. « Le club a étudié plusieurs profils et reçu de nombreuses candidatures mais Sarah était en tête de liste, explique l’avocat. C’est une femme qui n’a pas seulement le profil d’entraîneure, mais aussi de bâtisseuse. Elle sera la directrice technique de toute la section, en charge de donner l’identité lensoise au projet et de professionnaliser toute cette structure. »
La montée en Division 1 avant trois ans
Ancienne entraîneure de Montpellier, M’Barek, parmi les trois femmes titulaires du diplôme d’entraîneur professionnel (DEPF) en France, avec Corinne Diacre et Élisabeth Loisel, aurait pu accepter un club bien plus huppé, en raison de son CV, mais a été séduite par le projet artésien. Elle avait déjà structuré le club de Guingamp au moment où il avait absorbé Saint-Brieuc, en 2013, et va tenter de connaître le même succès à Lens. Elle sera épaulée par Marie Schepers, capitaine emblématique du club, qui va endosser le poste de coordinatrice administrative.
Les objectifs fixés sont clairs : monter en Division 1 avant trois ans, et avoir ensuite l’ambition de jouer les premiers rôles dans l’élite. L’accent sera mis sur la formation, avec l’idée d’être un tremplin privilégié pour les talents formé au Pôle Espoirs de Liévin. « Le budget a été doublé par rapport à celui de la saison dernière et va permettre de commencer à poser les fondations et faire de bonnes recrues, pour impulser la professionnalisation », détaille Me Karian. L’équipe continuera pour l’instant à jouer au stade Degouve, avec l’idée de disputer au moins un choc à Bollaert, peut-être le derby contre Lille, également en Division 2.
publié le 3 juillet 2020 à 17h29