« Saluts nazis à Lille, gestapo à Lens, le Nord-Pas-de-Calais est-il toujours occupé ? » « Au classement de la délation, RC Lens champion ! » « Défaillance sécuritaire : les supporters boucs émissaires »… Si, privé de ses plus grandes gueules lors de la réception de Metz, le kop avait retrouvé de la voix face à Troyes, les banderoles accrochées aux grilles ont fait perdre la leur aux dirigeants Sang et Or, déjà restés cois devant le gigantesque « Lillois Merda » déployé lors d’un derby ayant pourtant beaucoup fait causer. Pas si étonnant, du coup, d’apprendre cette semaine que les tifos et banderoles devront désormais recevoir l’aval du club, via le SLO (supporter liaison officer).
Mesures chocs
Et ce n’est là que l’une des mesures fortes prises par le RC Lens, qui en a dressé une liste exhaustive dans un courrier adressé aux associations de supporters. Le spectre d’un dépôt de plainte systématique en cas d’infraction à la législation sur les fumigènes, comme la mobilisation de brigades cynophiles chargées de détecter ces engins pyrotechniques à l’entrée du stade, font aussi partie de l’arsenal mi-préventif mi-répressif brandi, avec pour objectif de décourager ces pratiques. Si d’aventure les derniers épisodes judiciaires n’avaient pas servi de leçon : en octobre, un supporter lensois poursuivi pour avoir craqué des fumigènes lors des matchs Rennes-Lens et Lens-Saint-Étienne avait écopé de cinq mois de prison ferme. À ces mesures « chocs », s’en ajoutent d’autres : obligation de déclaration préalable avant les déplacements, non-réattribution des places laissées vacantes en cas de non déplacement sans avoir averti le club, changement du mode de calcul pour la répartition des places pour les matchs à l’extérieur…
Vers une réconciliation ?
A priori de quoi doper la colère de supporters limite infantilisés, et qui regrettaient que la direction du Racing ne se remette pas non plus en cause ? Pas tant que ça. Si ni le club ni les associations ne souhaitent officiellement communiquer sur le sujet, les réactions des secondes ne sont pas aussi amères que l’on pourrait s’y attendre. Même si les raisons des unes ne sont pas forcément celles des autres. Ainsi, on se félicite ici qu’un « cadre soit posé », et qu’une épée de Damoclès plane au-dessus des plus fortes têtes. Là, c’est une autre disposition du club, bien décidé à mettre fin à un chapelet de pratiques illégales (vente de confrefaçons estampillées RCL, revente illicite de billets, buvettes sauvages aux abords de Bollaert…), qui ravit. Les sections concernées prises la main dans le sac perdront ni plus ni moins la reconnaissance officielle du club, et les avantages (tarifs réduits…) qui vont avec.
On n’en est pas encore au stade d’une réconciliation sur l’oreiller, mais deux mois après un derby n’ayant finalement servi que de révélateur à de vieilles rancœurs, dirigeants et supporters ont en tout cas renoué le dialogue et semblent vouloir aller les uns commes les autres sur la voie de l’apaisement. Bonne nouvelle alors que l’équipe de Franck Haise est à la noce !
bravo la direction , tolérance zéro.
il faut faire le ménage proprement. On a perdu 2 millions d’euros à cause d’incivilité. Soyons mieux organisé et grandissons