Florian Sotoca ne boude pas son plaisir d’avoir été élu meilleur joueur UNFP de L2 du mois de décembre 2019. « Je suis très honoré, avoue-t-il. C’est la première fois que je suis élu (42% des voix) grâce à tous les votes des supporters lensois (le public compte pour 50% des suffrages). Compte tenu de mes deux concurrents (les attaquants Teddy Chevalier de Valenciennes, 31%, et Tino Kadewere du Havre, 27%), je ne m’y attendais pas forcément. »
Cette nomination récompense son doublé à l’AC Ajaccio (2-1, 14 décembre), concurrent direct du haut du tableau, et plus simplement le retour de son efficacité devant le but le mois dernier. C’est dans ce registre que l’ancien joueur de Grenoble (29 ans) essuie encore le plus de critiques.
« J’en suis tout à fait conscient, reconnaît-il. Mais je ne me pose pas trop de questions. J’ai un jeu où je me dépense beaucoup. Parfois, cela me porte préjudice parce qu’il arrive que je sois moins frais qu’un attaquant de surface quand j’obtiens une occasion. Mais j’aime tout donner. Il faut que je sois plus méchant, agressif et précis afin de franchir un palier. »
Il a préféré Lens à Lorient alors que les Merlus lui proposaient un meilleur salaire
L’été dernier, la concurrence avait été féroce avec Lorient pour le débaucher de Grenoble et racheter sa dernière année de contrat. Lens avait misé un million d’euros pour sceller le transfert d’un joueur érigé comme prioritaire par le staff et la nouvelle cellule de recrutement qui prenait le relais du manager Éric Roy, sur le départ. La cohérence des arguments lensois, l’envie du joueur ont fini par convaincre Sotoca d’opter pour le projet sang et or. Selon nos informations, il a accepté de rejoindre l’Artois pour un salaire moitié moindre que ce que lui proposaient les Merlus.
« Faites-moi confiance, il va encore marquer pas mal de buts, affirmait son coéquipier Manuel Perez jeudi. C’est un très bon attaquant, très régulier, qui a mis onze buts en L2 la saison passée. Il ne joue pas la carotte. À part Messi et CR7, tous les attaquants sont obligés de défendre. Pour moi qui suis milieu, quand je le vois se dépouiller comme il le fait, c’est remarquable. Cela résume le joueur et l’homme qu’il est. »
« Son jeu est physique et lui permet de créer des brèches qui profitent à ses coéquipiers »
Un attaquant qui déclenche systématiquement le pressing sur toute la largeur du terrain, qu’il soit positionné à la pointe du 3-4-3, comme cet après-midi à Bollaert-Delelis face à Clermont (15h), en raison notamment de la suspension de Simon Banza, ou sur le flanc droit d’où il apprécie de rentrer intérieur pour aller tenter sa chance. L’ancien Grenoblois densifie le premier rideau sang et or et le poids athlétique du RC Lens.
« Il n’est pas le plus rapide mais il va vite, décrypte son entraîneur, Philippe Montanier, adepte de la transition. Il a marqué des buts de la tête où il est assez adroit. Il progresse dans ce domaine et également dans le relationnel avec ses partenaires. Son jeu est physique et lui permet de créer des brèches qui profitent à ses coéquipiers. »
Sa polyvalence lui permet d’alterner les positions en pointe et de se mesurer à différents défenseurs, ce qui peut s’avérer déstabilisant. Il améliore aussi le liant entre les lignes, dos au but, en augmentant la capacité de son équipe à conserver le ballon assez haut et à servir de relais. « Si vous demandez au coach, cette polyvalence est plutôt une force qu’un défaut », confirme-t-il.
publié le 25 janvier 2020 à 10h51 mis à jour le 25 janvier 2020 à 11h00