A deux jours de la 20e journée de Ligue 1 face à Guingamp, le milieu de terrain lensois Jérôme Le Moigne a répondu aux questions de la presse ce jeudi…
Un contexte particulier
« Avec les joueurs, on a bien sûr parlé de cet attentat. Ce matin, en salle de musculation, on voyait les images tourner en boucle sur les chaînes d’information. Quand on voit cela, le football passe au second plan. C’est un évènement atroce et alarmant. Face à cela, il faut rester fort. J’espère maintenant que l’on retrouvera les auteurs de cet acte et qu’ils seront sévèrement punis. Depuis hier, tout le monde est triste. Après, le football reste un spectacle qui permet aux gens de se changer les idées. Samedi, on aura un match important à jouer. Il faudra le gagner. On essayera de faire abstraction de tout ça et de prendre du plaisir sur le terrain. »
La défaite 7-0 lors de la saison 2012/2013
« J’avais suivi ce match à la télévision car j’étais blessé. Je m’en souviens car je souffrais même en étant sur mon canapé. Maintenant, c’est du passé. Samedi, ce sera un tout autre match. Les deux équipes luttent pour le maintien. Chacun donnera le maximum. On s’attend à un gros pressing des Guingampais. Il faudra être capable de résister face à la puissance offensive de cette équipe. On devra aussi retrouver une certaine solidité défensive et rectifier les erreurs commises face à Lyon que l’on avait payé cash. On sait que quand on ne prend pas de but, comme face à Metz ou Nice, on est capable de faire mal à beaucoup d’équipes. A nous de se servir de ces matchs pour faire un résultat samedi. »
Le scénario cruel du match aller
« A l’époque, cette défaite (1-0) nous avait fait mal. Dans l’ensemble, on avait fait un bon match. On s’était créé beaucoup de situations mais on avait manqué d’efficacité. On s’était fait punir sur un coup du sort dans les arrêts de jeu. Cependant, on avait l’impression de ne pas être loin de faire un résultat. On avait conscience qu’on pouvait exister dans ce championnat. La preuve, une semaine plus tard, on gagnait à Lyon. On doit maintenant rééditer ce genre de performance en étant plus efficace. »
Agir plutôt que réagir
« C’est vrai que l’on est plusieurs fois revenu au score après avoir été mené. Je pense notamment au match à Montpellier. Le problème est que l’on ne sera pas capable de remonter plusieurs buts à chaque match. Cela demande beaucoup d’efforts. Après, comme face à Lyon le week-end dernier, on a eu le mérite de réagir et de ne pas sombrer. On a fait preuve d’un gros mental pour revenir au score. Quoiqu’il arrive, on ne lâche pas. C’est notre force et notre marque de fabrique depuis le début de la saison. A nous de conserver cet état d’esprit jusqu’au bout. »
La situation extra-sportive
« C’est vrai que l’on a souffert pendant la préparation d’avant-saison. Mais à partir du moment où le championnat a commencé, on s’est focalisé sur le sportif car la situation du club était déjà assez difficile comme ça. On était conscient qu’il y avait beaucoup de travail à effectuer pour pouvoir exister dans cette Ligue 1. On a réussi à arriver à la trêve avec dix-neuf points. Maintenant, on doit continuer dans cette voie pour ne pas gâcher tout le travail réalisé jusqu’ici. On sait qu’il y aura des matchs à forte pression dans les mois à venir. Cela commence dès samedi à Guingamp. »
Le maintien
« Je pense qu’il faudra prendre un peu plus de points que lors de la phase aller. Le maintien ne se jouera pas à un nombre de points élevés car il n’y a pas d’équipes larguées pour le moment. Après, tous les matchs seront compliqués à jouer. Beaucoup d’équipes sont concernées par cette lutte pour rester en Ligue 1. Pas mal d’équipes se valent. On est conscient qu’il faudra faire plus dans cette deuxième partie de saison. »
Le niveau de la Ligue 1
« Par rapport au championnat de Ligue 2, que je connais mieux, il y a plus de temps forts et de temps faibles dans un match de Ligue 1. Quand on est amené à subir, le jeu va beaucoup plus vite. Les joueurs sont plus précis et plus techniques. Il y a davantage de joueurs talentueux, notamment offensivement. Cela faisait huit ans que je n’avais pas goûté à la Ligue 1. C’est un plaisir d’évoluer à nouveau dans l’élite. »
Les jeunes de l’effectif
« Une équipe a besoin de cadres mais aussi de jeunes. Ces derniers ont besoin de nous comme on a besoin d’eux. Depuis le début de la saison, ce mélange prend plutôt bien. On tire tous dans le même sens et c’est ce qui fait notre force. Il n’y pas de star dans l’équipe. Dans notre cas, c’est le collectif qui prime. Jusqu’ici, on a marqué les esprits par notre solidarité et par notre état d’esprit.
Depuis le début de la saison, les jeunes progressent. Match après match, ils emmagasinent de l’expérience. Ils ne sont pas paralysés par l’enjeu alors qu’on leur en demande beaucoup. Je vois des jeunes qui assument plutôt bien leurs nouvelles responsabilités. Certains sont même devenus des éléments importants du groupe alors qu’ils n’étaient pas destinés à jouer en début de championnat. Après, la difficulté est qu’ils doivent apprendre vite. Ils doivent également être performants sur la durée, dans des matchs avec un enjeu important. C’est là que les joueurs cadres peuvent intervenir pour les rassurer, que ce soit à l’entraînement ou avant les matchs. Sur la durée, cela demande beaucoup d’énergie, physiquement et mentalement. Mais si on arrive à se maintenir dans ce contexte, ce serait fabuleux ! »