ASSE-Lens : rclensois.fr refait le match

Samedi, Lens a perdu à Saint-Etienne. Une défaite rageante lorsqu’on regarde les statistiques de la rencontre… Grâce à un Dimitri Payet des grands soirs, l’ASSE s’est défaite du RC Lens… Une défaite étudiée par notre rédacteur : 

 
Un manque de réalisme
La donne est claire : Lens a dominé dans le Chaudron. Si en termes de possession de balle, la donne n’est pas si claire que cela (52% en faveur des Lensois), les lensois auront davantage frappé au but que leurs compères stéphanois. Mais ces frappes de balles n’ont que trop rarement inquiété Jérémie Janot. Seule la frappe de Roudet en toute fin de match s’est révélée dangereuse, elle s’est d’ailleurs concrétisée par un Issam Jemaa affuté puisque Janot n’a pu s’emparer du ballon. Les verts se sont montrés quant à eux beaucoup plus tranchants dans leurs tentatives, et les trois buts inscrits reflètent parfaitement la rencontre. Lens a dominé à Geoffroy-Guichard, mais ce n’était visiblement pas suffisant pour espérer prendre des points. A défaut d’avoir gagné, les Sang et Or repartent dans l’Artois avec le sentiment d’avoir plutôt bien joué. Mais en se montrant pas suffisamment dangereux devant les buts, ils ne pouvaient espérer mieux…
 
Des latéraux débordés
Que ce soit Serge Aurier ou Henri Bedimo, voire Yohan Démont en fin de partie, aucun des latéraux lensois n’est apparu dans son assiette à Geoffroy Guichard. Pas au marquage sur le premier but de Payet, Henri Bedimo a souffert, notamment en première mi-temps. Yohan Démont, repositionné arrière droit après la sortie d’un Aurier bien souvent pris de vitesse, a assisté avec désarroi au show Dimitri Payet. Passif, il n’a visiblement pas réussi à réadapter son jeu à son nouveau poste. Serge Aurier a souvent fait peur dans le match. Il est apparu un peu en dessous de ses récentes prestations. Mais peut-on reprocher une performance hésitante à un joueur de dix-sept ans ? Offensivement, l’apport des latéraux était bien trop faible. C’est pourtant devenu un critère important dans le score d’un match. 
 
Runje : Le soleil, et bien plus encore…
Lens a gagné le fameux toss de début de match : Le Racing a pu choisir le côté par lequel il débutait la rencontre… Et le RCL a choisi le côté face au soleil. Alors évidemment, il n’a pas fallu longtemps aux attaquants stéphanois pour trouver le chemin des filets. Dès la cinquième minute, Dimitri Payet adresse une merveilleuse frappe enroulée pied gauche à la droite de Runje. Visiblement gêné, Runje  n’a pu que regarder le ballon rentrer dans ses filets. Le portier croate n’a même pas tenté de repousser la frappe de l’ancien Nantais. Avancé aux six mètres sur les deux autres buts de Payet, Runje ne pouvait alors rien y faire. A une telle distance de la ligne de but, un gardien est vite battu. C’était le cas pour Runje face à – c’est vrai -, un Payet des grands soirs. Au final, Runje n’aura pas repoussé énormément de ballons. Sa prestation samedi est certes à oublier, mais il n’est pas le premier responsable de la défaite artésienne.
 
Un arbitrage déboussolé
Si monsieur Viléo ne pourra pas se satisfaire de sa prestation ce soir, dans le Chaudron, ses assistants non plus… Des décisions surprenantes, comme la plus marquante d’entre-elles sanctionnant le stéphanois Sylvain Marchal d’un carton rouge en fin de match. Des hors-jeux inexistants à plusieurs reprises, d’un côté comme de l’autre. Mais il faut le dire, sur le but refusé à Maoulida, il est difficile de ne pas siffler hors-jeu. Le ballon, effleuré par un joueur des Verts, prenait déjà la direction du mahorais : Un but logiquement refusé. En revanche, la tactique en première mi-temps des Verts n’était pas difficile à trouver. Les lensois, qui monopolisaient presque la possession du ballon étaient stoppés de manière irrégulière à chaque pénétration dans les trente-cinq mètres des buts de Janot. Des fautes à répétition trop peu souvent sanctionnées, il y en a eu, et ce n’est pas Jacques Santini qui en témoignera le contraire. L’adjoint de Wallemme est d’ailleurs allé voir l’arbitre à la mi-temps pour lui signifier. 
 
Eduardo était trop seul
Annoncé sur le départ, Eduardo était bien titulaire sur le front de l’attaque lensoise. Un positionnement différent de ses dernières sorties, puisque l’ancien guingampais évoluait en unique attaquant de pointe, dans un système en  4-2-3-1. Eduardo se retrouvait esseulé aux avants postes, peu souvent aidé par ses compères excentrés (Voir ci-dessous). L’attaquant lensois était bien souvent dos au but lors de ses prises de balles et n’a jamais été en mesure de se retourner pour frapper. Aidé par Maoulida en fin de match, il aura réalisé un match terne et frustrant, comme pour chaque attaquant qui ne parvient pas à trouver le fond des filets. On l’avait vu un peu plus productif contre Monaco notamment, où il évoluait sur le côté droit de l’attaque.
 
Un coaching à remettre en questions
Jean-Guy Wallemme avait reçu les louanges de nombre d’observateurs après la victoire à Avignon ou après le match nul contre Monaco. Son coaching s’était révélé beaucoup moins à son avantage à Saint-Etienne. Un nouveau système de jeu (encore), le 4-2-3-1 ou plutôt 4-5-1, des choix surprenants (le placement d’Eduardo notamment), des remplacements fautifs. La copie est à revoir pour l’ancien défenseur du RCL. Dans le chaudron, Lens est certainement venu chercher le point du match nul. C’est en tous cas ce que laissait comprendre la composition de début de match, avec un seul avant-centre. Maoulida est rentré à la place d’Aurier, Démont prenait donc la place de latéral droit. Au marquage de Payet sur les deux derniers buts, il n’est évidemment pas exempt de tout reproche. Difficile aussi de passer de milieu défensif à latéral droit dans le même match… L’entrée de Joseph-Monrose a quant à elle été trop peu remarquée pour en juger de son apport. En revanche, c’est le rentrant Issam Jemaa (qui remplacait Boukari) qui s’est illustré en toute fin de match pour sauver l’honneur.
 
Une qualité individuelle seulement
Kévin Monnet-Paquet et Razak Boukari ont été alignés par Jean-Guy Wallemme sur les côtés de l’attaque lensoise afin d’amener de la fougue et de la vitesse que ne possède pas Eduardo, l’avant-centre. « KMP » et Boukari n’ont pourtant jamais réussi à faire le liant entre le milieu de terrain et l’attaque. Peu aidés par un Yohan Démont qui a réalisé samedi beaucoup de passes imprécises, les deux jeunes joueurs ont souvent fait parler le côté personnel, ne parvenant jamais à trouver Eduardo dans de bonnes conditions. Pire encore, leurs rares incursions dans la défense stéphanoise se sont souvent terminées par des pertes de balles ou des frappes trop peu dangereuses. 
Romain Bucquet

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