En stage jusqu’à dimanche au Touquet sans Akalé, Aubey, Belhadj et Maoulida, quatre éléments souhaitant quitter l’Artois et restés s’entraîner à la Gaillette, Jean Guy Wallemme peut faire le point sur sa situation d’entraineur. Annoncé comme favori pour la remontée l’année prochaine, l’entraineur lensois accorde une interview exclusive au journal l’Equipe :
«Jean-Guy Wallemme, Lens tarde à dégraisser…
On est encore pas loin de trente joueurs. Depuis le début, on subit l’aspect économique lié à la descente. On est tributaire de cela. Il faut équilibrer les finances et que les garçons qui ont envie d’aller au-dessus y aillent, mais avec un transfert qui fera que le club est gagnant, tout du moins pas perdant. C’est une contrainte, dans laquelle les contrats de la saison dernière ne peuvent pas être assumés pour ces garçons. C’est un choix que l’on a pu faire mais qui est également dicté par celui de certains joueurs, qui ne sont pas intéressés par le projet du club.
Le fait que Vedran Runje puisse rester est rassurant ?
C’est rassurant de par sa compétence de gardien. C’est un compétiteur, un meneur et on aura besoin de ce genre de garçon dans un championnat dans lequel on sera attendus. On va être le grand méchant loup que tout le monde va vouloir abattre. Les deux derniers matchs de préparation, face à Mons (1-2) et Beauvais (1-0) ont été positifs dans l’abnégation des gars en face. Après, dans le jeu, c’était autre chose. On n’a pas su répondre à ces pressings, ce territoire très bref que l’adversaire nous a imposé. Il faudra que l’on puisse répondre à cela de façon plus intelligente et posée.
La descente est-elle oubliée ?
Pendant les trois premières semaines, j’ai dit que nous allions soigner les traumatismes à tous les niveaux du club. Bien sûr, cette descente a marqué les esprits. Le meilleur moyen de rebondir est de se remettre en question, de se remettre au travail, de repartir avec la tête pleine de convictions, d’espoirs et de confiance. Mais la confiance va s’acquérir aussi dans le travail, dans le plaisir que l’on va prendre ensemble et des efforts que l’on fera au quotidien les uns pour les autres. Il faut toujours que le talent soit au service du collectif.
Sentez-vous certains joueurs revanchards ?
Je n’aime pas le terme revanchard parce que les joueurs savent qu’ils ont fait une saison plus que moyenne, qui a coûté cher à tout un club. Ils ont une responsabilité. Je dirais plus une responsabilité et une prise de conscience qu’une revanche. Si on y va en étant simplement revanchards et en se disant : «Je veux taper mon adversaire»… Non. Je veux surtout qu’il y ait un contenu. En face de nous, on va avoir des gens qui ne vont rien nous laisser. Il faudra au moins être au même niveau mental et, après, avoir ce talent et cette intelligence de jeu supplémentaires. On va rencontrer des groupes qui ne vont rien laisser au hasard.
Vous avez encore besoin d’un ou deux attaquants, non ?
Oui mais il ne faut pas oublier que l’on a toujours des garçons sous contrat, comme Toifilou (NDLR : Maoulida), Issam (Jemaâ), Aruna (NDLR : Dindane). On sait qu’une pointe nous fait défaut actuellement parce que Kévin (NDLR : Monnet-Paquet) n’est pas encore fait pour évoluer à ce poste-là. Il souffre aussi de ses adducteurs et de son pubis. Il est clair qu’aujourd’hui, on a besoin de ce point d’appui et de ce finisseur. C’est-à-dire un garçon qui va peser sur les défenses, qui va être un point d’appui sur notre jeu, dans les circuits offensifs. Et qui sera présent devant le but.
Quid des éléments laissés à la Gaillette ou de Julien Sablé ? Vous appuierez-vous dessus s’ils sont encore là au début du championnat ?
Il y a un droit du travail. A un moment donné, je devrai faire avec les gens que j’ai en face de moi. Si ces garçons sont encore là, on verra ce que l’on mettra en place. Ils ont émis le souhait de partir. On peut respecter cette demande-là mais il faut que le club soit aussi content et satisfait du transfert.»
Recueilli par Olivier MAILLARD, au Touquet