Wallemme a « hâte de retrouver la compétition »

À quelques heures de la reprise en Ligue 2, l’entraîneur de Lens Jean-Guy Wallemme (photo L’Equipe) explique comment il aborde cette saison de purgatoire. S’il a «hâte de retrouver la compétition», le champion de France 1998 met en garde les supporters : «Les gens sont restés en L1 dans leur tête. Il faudra prendre conscience qu’on n’aura pas des matchs faciles les lundis et vendredis. Les gens qui sont autour de l’équipe subiront.» Wallemme sait que Lens sera attendu sur tous les terrains. Mais il pense que Lens est prêt.

«Jean-Guy Wallemme, quel est votre état d’esprit avant le match face à Dijon ? Avez-vous hâte d’y être ?
L’excitation, il y en a forcément depuis un moment. On a repris le contact avec notre public, notamment lors du match amical face à Auxerre (NDLR : samedi dernier, à Bollaert). Les supporters sont passés d’un moment de déception à un moment de soutien. On sent cette ferveur remonter. Donc oui, il y a la hâte de retrouver la compétition. On a déjà senti un mieux lors du match face à Auxerre, avec des repères et des affinités que l’on va prendre au fur et à mesure. On a envie d’aller au combat.

La descente est-elle oubliée ?
On a vu que le club avait souffert de certains traumatismes. Il y avait une déception à tous les étages. On a essayé de laver les têtes. Ca s’est mis en place durant ces dernières semaines. On sent que, depuis une semaine, ça commence à se libérer, que le travail que l’on met en place est cohérent. Les garçons qui sont arrivés ont apporté du dynamisme et la volonté de faire partie du club. Tous les joueurs qui sont venus avaient envie de venir. Un groupe commence à se créer, avec des affinités. Dans ce groupe, il y a des compétiteurs.

Vous ressentez l’immense attente des supporters ? Il y a-t-il une sorte de peur de ne pas y arriver ?
Vous savez, des gens sont encore dans l’optique de la Ligue 1. Dans les têtes, ils sont restés dans l’étage supérieur. Il faudra prendre conscience qu’on n’aura pas des matchs faciles les lundis et vendredis. Les gens qui sont autour de l’équipe subiront. Après, quand on est sur un terrain et que l’on a peur, c’est compliqué. C’est un vocabulaire qu’on n’emploie pas dans le football. La peur inhibe alors que la responsabilité et le projet doivent nous sublimer. Je n’ai jamais eu peur de Bollaert. Ce que je peux transmettre aux joueurs, ce sont des moments formidables que j’ai vécus mais aussi moment difficiles, comme quand nous étions descendus (NDLR : en 1989).

Devant, l’attaque a peiné lors des matchs de préparation…
On n’a pas trouvé les solutions. On est toujours à la recherche en interne. La semaine prochaine étant plus longue, avec un match le lundi à Vannes, peut-être que la réflexion sera plus approfondie. Maintenant, il faut faire le bon choix si tant est que l’on ait le choix. Ça ne m’inquiète pas. J’aimerais avoir quelqu’un de plus expérimenté au poste mais on travaille au quotidien pour donner confiance à Kévin Monnet-Paquet ou Razak Boukari. Après, il peut être aussi bien que plusieurs garçons aient le profil pour marquer.

Le match face à Dijon donnera le ton de la saison, non ?
Oui, vraisemblablement. Mais il ne faudra pas s’arrêter, faire de conclusions hâtives en cas de défaite ou de victoire. C’est important pour la confiance des gens et du groupe. Les joueurs ont plus qu’apprécié le contact avec le public contre Auxerre. Ça doit faire partie de l’échange que l’on doit avoir toute la saison.

Pensez-vous ressentir une émotion particulière au moment de prendre place sur le banc de Bollaert pour la première fois en match officiel ?
Le métier doit faire place à l’émotion. Je suis plus concentré sur le jeu que l’on doit mettre en place. Cette émotion, ça ne doit pas être avant le match mais pendant. Pour moi, il s’agit d’une aventure humaine. Un ensemble. Il faut que ce soit dans la durée, sur l’ensemble de la saison parce qu’on aura des moments forts et des moments délicats. C’est cette osmose entre les résultats et le soutien du public qui fera l’aventure humaine.»

Recueilli par Olivier Maillard, à la Gaillette, à Avion

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