Interrogé en conférence de presse, le milieu de terrain lensois Sébastien Roudet s’est gentimment prêté au jeu des questions des journalistes, sans tabou :
Bonjour Sébastien. Tout d’abord, que penses-tu du mercato lensois ?
Il a été justifié sur le plan économique puisque je comprends que le club comme beaucoup d’autres avait des problèmes financiers. Les joueurs qui étaient sollicités. Je l’ai perçu comme ca et au final le fait d’être resté ici la saison dernière me donne raison puisque le club veut me prolonger, j’ai fait le travail nécessaire pour cela et c’est une récompense par rapport à la saison dernière.
Te sens-tu à l’aise dans l’axe de l’attaque en soutien des attaquants ?
Je pensais que j’allais commencer et finir à ce poste la de milieu offensif gauche. Peut-être pas sur la fin de ma carrière car cela demande beaucoup d’efforts physique et forcément on sait qu’avec l’âge on a tendance à être moins performants. Ce replacement axial m’a d’abord surpris j’ai toujours évolué côté gauche voir milieu récupérateur gauche à Nice. Le fait de passer axial me permet de distribuer le jeu et cela ne me déplait pas. Il a fallu que je prenne mes marques et mes repères et au final il a fallu plusieurs entrainements pour que je trouve les automatismes. Il faut connaitre ses partenaires au mieux pour les alimenter. Je suis très content d’être à ce poste là maintenant car cela me permet de faire beaucoup moins d’efforts défensivement et c’est déjà cela. Cela me permet aussi de me retrouver plus souvent face au but pour pouvoir frapper d’entrée ou de donner des ballons dans la profondeur et cela me plait beaucoup de distribuer le jeu.
Quelle différence ressens-tu par rapport à ton poste naturel de milieu gauche ?
Des que j’ai le ballon je veux le donner devant tout de suite alors que je peux temporiser. Sur le côté gauche, on a l’impression de ne pas exister, on est parfois peu servi par nos partenaires alors parfois on peut toucher dix ballons comme on peut en toucher cinquante ; on peut aller au contact des adversaires, et là on se sent concerné par tous les ballons qui passent. Que ce soit offensivement ou défensivement, je suis un peu la rampe de lancement de l’équipe. Donc ici on a l’impression d’exister.
Le public a apprécié ta prestation contre Monaco samedi soir…
Quand Bollaërt scande mon nom cela me donne forcément des frissons, je pense aussi que c’est du fait d’être au RC Lens. La notoriété est un peu moindre à Valenciennes ou à Nice donc on parle davantage de moi, cela s’est amplifié vu le club où j’évolue. Le RC Lens est quand même un club populaire donc il est très suivi. C’est vrai que l’on n’a pas souvent parlé de moi depuis le début et cela me fait plaisir qu’on puisse reconnaitre mes qualités, j’en suis très fier. Ce n’est pas une fin en soi, je sais que je dois encore m’améliorer dans certains domaines et je peux faire mieux tant sur le collectif qu’individuellement, j’espère ne pas m’arrêter là.
Pour s’imposer, il faut aussi faire preuve de régularité…
On a envie d’être au top à tous les matchs et d’être performants tout le temps. J’aimerai être régulier tout au long de la saison et être décisif le plus longtemps possible. Quand on est gamin et qu’on voit les stars à la télé, il faut beaucoup travailler pour devenir un jour comme eux et au final c’est vrai que j’ai toujours dit que le travail finissait par payer. Il faut se révéler un jour, mais pour moi c’est un peu sur le tard mais je n’ai même pas encore trente ans, j’ai encore de très belles années à venir. C’est bien mais ce n’est pas un aboutissement je sais où j’ai envie d’aller. J’espère que je vivrais autre chose par la suite.
On te voit beaucoup d’investir sur le terrain. Est-ce un trait de caractère chez toi ?
Il y a en moi deux personnages, le footballeur et l’homme en dehors du foot qui est beaucoup plus en retrait cela fait partie de ma mentalité c’est comme cela. Sur le terrain je sors de mes gonds. On me voit crier, on me voit faire des gestes parfois pas très respectueux vis-à-vis de mes partenaires mais cela fait partie de mon caractère. Je suis quelqu’un d’impulsif et dès qu’il y a quelque chose qui ne me plait pas sur le terrain je le montre envers moi et mes partenaires, même si c’est plus envers moi que je m’en veux. Je suis un petit râleur mais j’ai tout de même des qualités…
Quelle saison espère-tu pour le Racing cette année ?
J’espère aussi bien que la saison passée dans un premier temps, voir mieux. C’est vrai que lors des trois premiers matchs on aurait pu espérer davantage de points et je pense qu’à l’heure actuelle si on a 6 points sur 9 on le vole pas mais c’est comme cela, cela fait partie du foot, c’est l’apprentissage. Je pense qu’on a une équipe pour finir dans la première partie de tableau. L’objectif principal c’est d’atteindre le plus tôt les 42 points synonymes de maintien. Je pense que l’on peut largement mieux faire que la saison passée, nous savons que nous n’avons pas le droit de nous relâcher puisqu’on paye les erreurs cash. On a une marge de manœuvre un peu réduite par rapport à certaines équipes, je dis qu’on a tout de même avantage c’est qu’on se connait tous. Cela va faire la troisième saison qu’on travaille ensemble, les automatismes sont là, on est une bonne équipe de potes. Le groupe est agréable à vivre sur le terrain et maintenant il n’y a plus qu’à faire de bons matchs et de bons résultats
Comment as-tu vécu le match face à Monaco ?
Face à Monaco on s’est régalés sur le terrain, on s’est rendus compte qu’il se passait quelque chose. On peut également remercier nos supporters qui malgré le score (0-2), ils auraient très bien pu dire que c’était fini et commencer à nous siffler. Ils étaient déçus mais derrière ce deuxième but (monégasque) ils ont redoublés d’effort, cela nous a reboosté parce qu’on a pris un coup de massue après le deuxième but surtout. Quand on voit la physionomie du match, je pense que c’est un des matchs les plus aboutis depuis la saison dernière puisqu’il y a tout eu dans ce match : Un contenu intéressant, du spectacle car il y a eu quatre but c’est le match de Ligue 1 le plus prolifique en buts lors de cette journée. Les gens étaient heureux à la sortie de ce match, même en ayant pris qu’un point où on revient de loin mais on sait qu’on aurait pu revenir avant…
Que penses-tu de Saint-Etienne ?
Saint-Etienne, c’est un très bon souvenir de la saison passée, puisqu’on avait su s’imposer par 1-4. Cette performance n’arrive pas à tout le monde surtout à Geoffroy-Guichard. Mais on sait très bien ce que représente Saint-Etienne en France, on sait que le chaudron est magique. Ce stade est toujours plein, ses supporters sont passionnés un peu comme au RC Lens et on sait qu’il y aura encore une grosse ambiance à Geoffroy Guichard samedi et c’est bien pour le football et nous les joueurs qui sommes sur le terrain.
Propos recueillis par Romain Bucquet à la Gaillette