L’affaire de la fameuse banderole déployée lors de la finale de la Coupe de
la Ligue remportée par le PSG n’en finit pas d’occuper l’espace médiatico-politique.
Mardi, Guy Delcourt, député-maire de Lens, Jean-Pierre Papin et Gervais Martel,
entraîneur et président du RCL, ont été reçus par le Président de la République,
Nicolas Sarkozy, tandis que sur le front judiciaire, l’enquête avance. Joint
après son passage à l’Elysée, Gervais Martel réclame des sanctions exemplaires.
Vous avez été reçu par le Président de la République, ce mardi. Que vous a-t-il
dit ?
Les coupables seront retrouvés. Le Président était perturbé, c’est pour cette
raison qu’il nous a reçus. On a pu évoquer l’avenir. Car il faudra trouver des
solutions pour combattre ces événements inadmissibles. Le ministère des Sports
et celui de l’Intérieur collaborent ensemble pour des sanctions exemplaires. On
ne peut pas mettre un stadier derrière chaque supporter. Comme en Angleterre et
en Allemagne, il faut donc prendre des mesures draconiennes. On en a marre de ne
plus pouvoir venir au stade sans peur. Il faut que ça change. Ça passe par de la
répression, mais aussi par la formation des plus jeunes. La ville de Lens le
fait.
Etes-vous surpris par l’ampleur qu’a prise cette banderole insultante ?
Lorsqu’une banderole s’adresse à une région, c’est un viol de l’esprit. Il n’y a
pas que le Nord-Pas de Calais qui est allé voir le film "Bienvenue chez les
Ch’tis", c’est toute la France. Tout le pays est touché. On a reçu un nombre
de témoignages incroyable. Le fait s’est déroulé dans un stade de foot, mais
cela ne peut pas rester lettre morte. J’aurais tenu les mêmes propos en cas de
victoire.
Peut-on penser qu’il y a une place pour la blague de très mauvais goût ?
Voulez-vous que je fasse de l’humour ? Vous ne me connaissez pas, je suis un
comique ! Traiter les gens de pédophiles et de consanguins, ça ne peut pas être
une blague. Ou alors je suis un vieux con et je me retire de ce monde. Ne
parlons pas de plaisanteries et ne cautionnons pas cet acte ! On ne peut pas
rire quand on sait que des personnes se sont suicidées dans l’affaire d’Outreau.
Tout a été orchestré. Un mot comme "consanguinité" n’est pas utilisé couramment.
"Je ne souhaite pas la mort du PSG"
Comme le maire de Lens, pensez-vous que cette banderole concerne bien plus
qu’une poignée d’imbéciles ?
Mais bien sûr ! Comment peut-on faire entrer une banderole de 40 mètres sans un
minimum d’organisation ? Elle est restée dix minutes, et non quatre.
L’installation a dû prendre 5-10 minutes. Les supporters parisiens défendent
leurs arguments, mais ils sont hors-la-loi. Quand on fait une connerie, il faut
l’assumer après. Attention tout de même, il ne faut pas faire d’amalgames au
niveau des supporters du PSG. Certains nous ont même apporté leur soutien.
Le PSG doit-il payer ? A qui la faute donc ?
Je ne souhaite pas la mort du PSG. J’y ai beaucoup d’amis, comme le président
Cayzac. La commission prendra une décision concernant le club et à Lens, on ne
rentrera pas dans le débat. Lisez le règlement ! C’est marqué noir sur blanc,
les banderoles doivent être contrôlées avant. Elle n’est pas entrée en parachute
! Les fautifs sont la Ligue, le Stade de France, le PSG et ses stadiers. Il
semblerait que 40 spectateurs étaient interdits de stade. Il y a eu complicité
entre les uns et les autres. La seule victime, c’est le peuple lensois !
Pour en revenir au football, vous avez eu des mots très durs à l’égard de
l’arbitre M.Duhamel. Les regrettez-vous aujourd’hui ?
Il n’y a plus de polémique, puisque l’on ne parle plus de lui. Sur un terrain,
il y a des agents non identifiés, des ovnis, qui peuvent être les arbitres. Je
considère que M. Duhamel s’est trompé en son âme et conscience. Il a fait deux
erreurs, sur le corner et sur le penalty. Dans l’esprit de cette finale, il
aurait pu se garder de siffler. On ne veut pas en parler pendant 15 ans. La
banderole est bien plus grave.