Les raisons de la descente 1/2

Début 2007, le Racing Club de Lens est en pole position pour arracher une qualification directe pour la Ligue des champions. Depuis samedi soir, les Sang et Or sont en pole position pour occuper les premiers rôles le lundi soir, sur Eurosport, diffuseur des affiches de Ligue 2. Retour sur la descente infernale.
 

Janvier et mai 2007 : Gillot dit stop

Lens, mené par Francis Gillot, un entraîneur attaché aux valeurs Sang et Or, caracole en tête de la Ligue 1. Derrière Lyon, bien sûr. Jussiê, rentré tardivement du Brésil après la trêve hivernale, est sanctionné par la direction du Racing. Il traîne les pieds, enchaîne prestations convaincantes et déprimantes. Avec sa femme, il souhaite quitter l’Artois pour un endroit plus ensoleillé. Ce sera Bordeaux, où il ne pleut pas moins. Quant à Olivier Thomert, aussi inconstant que percutant, il réussit enfin à s’enfuir, du côté de Rennes, où son arrivée agace définitivement Olivier Monterrubio, en froid avec Pierre Dréossi. Dans les dernières heures du mercato, alors que Gervais Martel se fait opérer de la hanche, Frédéric Piquionne fait faux bond et choisit Monaco. Jussiê et Thomert ont déjà filé. Lens se rabat sur Monterrubio, non souhaité par Gillot, qui souhaitait un attaquant de pointe en «échange» du départ de ses deux milieux de terrain. «Un mercato parfaitement maitrisé» estime Francis Collado, alors en charge du secteur sportif. L’effectif lensois est déséquilibré et limité en nombre. Gillot ne peut le dire ouvertement, mais Lens échouera finalement à la cinquième place après une dernière défaite à Troyes. Un classement décevant pour certains dirigeants, des plus corrects pour l’entraîneur artésien, qui estime trop importantes la pression et les attentes pesant sur lui. Il démissionne avant qu’on ne lui demande de partir, deux ou trois mois plus tard, au cas où Lens serait mal classé. Avec le recul, Gillot a tout bon dans sa perception du club.

Eté 2007 : La comète Guy Roux

Guy Roux débarque, et avec lui ses légendes, ses habitudes et une foultitude de joueurs estampillés AJ Auxerre (Akalé, Kalou, Le Crom et, juste avant son départ, Pieroni). Les Sang et Or alignent les tours de terrain et les entraînements version District, avec révision des gammes techniques. Les dents grincent, certains joueurs ne font aucun mystère de leur déception vis-à-vis des méthodes de l’homme au bonnet, un pari sincère tenté et perdu par Gervais Martel. Peut-être poussé et manipulé par les agents, le président lensois devance sur le coup Monaco et Bordeaux, qui se rabat sur Laurent Blanc. On connaît la suite. Auparavant, Martel discute avec Deschamps, tout en étudiant la piste Papin par l’intermédiaire de l’un de ses collaborateurs. Le greffe entre «Sa majesté», comme l’appelle un salarié, et le club ne prend pas. Lors des quatre premiers matches de Championnat, Lens prend deux pauvres points. A sa décharge, Roux doit composer sans vrai attaquant de pointe : Aruna Dindane est blessé et Daniel Cousin, dont le physique et les qualités de fixateur feront cruellement défaut tout au long de la saison, file aux Rangers après avoir été pris en grippe et agressé par les supporters. Alors qu’Aubey et Sablé connaissent des ratés, Kalou repart quelques heures après Roux, auteur d’une sortie théâtrale à Strasbourg. Une sortie au cours de laquelle il court-circuite une fois de plus la communication du Racing puisqu’il informe ses «amis» de Canal + de son départ à la mi-temps du match. De retour dans le Nord, il annonce lui-même l’arrivée de Jean-Pierre Papin.

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