Lens est en L2, Bollaert pleure

Dix ans après avoir fêté le seul titre de champion de son histoire, le RC Lens a vécu une saison cauchemardesque qui s’est achevée, samedi lors de la 38e journée, par un nul à Bollaert face à Bordeaux (2-2) synonyme de relégation en L2. A la lutte pour le maintien avec les Sang et Or, le PSG et Toulouse ont assuré leur place dans l’élite en s’imposant respectivement face à Sochaux et Valenciennes sur le même score (2-1).

La L1 a livré son verdict au terme d’une 38e et dernière journée riche en rebondissements. Si les Lyonnais ont fêté leur septième titre consécutif en s‘imposant facilement face à Auxerre (3-1), c’est un scénario dramatique qui s’est joué du côté du stade Bollaert. Dos au mur, les hommes de Jean-Pierre Papin n’ont pas réussi à s’imposer face à une équipe girondine, privée du titre, mais solide dauphin des Gones (2-2). Candidat aux places européennes en début de saison, le club nordiste, dans l’élite depuis 1991, est relégué à l’échelon inférieur. Un immense gâchis qui laissera évidemment des traces…

En difficulté des les premières rencontres de championnat, le RC Lens a navigué en eaux troubles tout au long de la saison. Après l’erreur de casting Guy Roux, l’ancien stratège bourguignon n’étant resté que cinq matches à la tête des Sang et Or, Gervais Martel pensait avoir trouvé la perle rare en la personne de Jean-Pierre Papin, auréolé d’une remontée en Ligue 1 avec Strasbourg. Mais le coup de fouet escompté n’eut pas vraiment lieu et les Nordistes clôturaient les matches allers en seizième position avec un petit point d’avance sur le PSG, alors en situation de premier relégable. La nomination de Daniel Leclercq, entraîneur légendaire du club depuis le titre de champion décroché en 1998, au poste de directeur technique devait permettre de soulager Jean-Pierre Papin, buteur adulé, mais entraîneur en manque d’expérience.

Gervais Martel : "Il faut assumer"

Malgré un léger frémissement, grâce notamment aux recrues hivernales (Nadir Belhadj, Toifilou Maoulida et Loïc Rémy, Ndlr), marqué par une victoire éclatante face à l’OL (3-0) et cinq matches sans défaite, le nouveau duo ne trouvait pas la solution miracle et une défaite chez le rival lillois (1-2) lors de l’avant-dernière journée plaçait le RCL en position de relégable. Contraint de jouer sa survie face à Bordeaux, alors en lutte pour le titre, Olivier Monterrubio et ses coéquipiers se lançaient à l’abordage des Girondins sans pour autant réussir à ouvrir le score malgré le soutien de leur inconditionnel public.

Prudent en première période, le club au Scapulaire allait peu à peu prendre l’ascendant sur une équipe lensoise au bord de l’implosion. C’est dans la dernière demi-heure que la rencontre s’emballait. Mais les Lensois, menés à deux reprises par les Girondins sur des buts de Fernando Cavenaghi (65e) et David Bellion (81e), n’étaient en mesure de réagir que par l’intermédiaire de Monterrubio sur penalty (68e) et Maoulida (84e), courant inlassablement derrière le score comme trop souvent cette saison.

Déçus de ne pas avoir réussi à l’emporter lors de cette dernière rencontre, joueurs, comme dirigeants étaient toutefois conscients d’avoir laissé échappés le maintien bien avant. "On perd pas le maintien ce soir, confiait ainsi Eric Carrière au micro de Canal+. Ce soir, on fait un nul, mais on aurait pu perdre le match. On peut avoir des regrets, car on avait le niveau". Des regrets partagés par son président Gervais Martel, conscient de la tâche qui attend désormais le club de son coeur: "Bien sûr, c’est une déception inimaginable. Mais on a laissé échappé trop de points bien avant ce match. Avec un tel effectif sur le papier, c’est vraiment incompréhensible. Mais, on ne peut pas rester sur cette tristesse. Il y a eu des erreurs et j’en porte une part de la responsabilité. Maintenant, il faut assumer et faire preuve d’humilité, de ténacité et de courage". Des paroles qui auront du mal à réconforter des supporters excédés, qui ont manifesté leur colère au coup de sifflet final en envahissant la pelouse de Bollaert.

Même scénario pour le PSG et le TFC

Loin de la tristesse de Bollaert, les Parisiens savouraient leur maintien suite à leur victoire en terre sochalienne (1-2). Un soulagement qui se lisait enfin sur le visage de Paul Le Guen, toujours aux micros de la chaîne cryptée: "Compte tenu de nos difficultés cette saison, c’est une véritable satisfaction. Maintenant, nous allons nous préparer pour la finale (de la Coupe de France face à Lyon, le 24 mai au Stade de France). Le maintien et un deuxième titre (le PSG a déjà remporté la Coupe de la Ligue en battant Lens en finale (2-1)) peuvent donner un autre visage à une saison véritablement éprouvante". Ayant ouvert le score en première période grâce à Amara Diané (1-0, 22e), Pauleta et ses coéquipiers pensaient s’être mis à l’abri face à une formation sochalienne, qui n’avait plus rien à espérer cette saison. Mais l’égalisation de N’Daw (1-1, 74e) à l’entame du dernier quart d’heure donnait de sueurs froides aux joueurs du club de la Capitale avant que Diané, auteur de son neuvième but cette saison, ne libère les siens.

Un scénario quasi-similaire s’est joué au Stadium de Toulouse. C’est Jérémy Mathieu, lui qui était très incertain après avoir été touché au pied face à Rennes le weekend dernier, qui faisait rapidement la différence en marquant sur un coup franc dévié (1-0, 5e). Mais là aussi, les Valenciennois réagissaient sur un but plein d’opportunisme d’Audel (1-1, 38e), avant que Sirieix ne clôture définitivement la marque (2-1, 75e). Sous pression depuis de long mois, Parisiens et Toulousains pouvaient enfin souffler à l’inverse des Lensois, pour qui cette soirée restera longtemps gravée dans les mémoires. Comme celle d’une cruelle désillusion…

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