Bölöni a fait des choix

Après la pitoyable prestation lensoise face à Toulouse (0-1), Laszlo Bölöni a ajusté quelque peu ses plans. Contraint et forcé d’obtenir rapidement des points, le roumain a revu son animation offensive et s’est appuyé sur le même onze de départ à Montpellier puis face à Marseille. Si les fortunes ont été diverses (victoire dans l’Hérault et défaite face aux champions de France en titre), les joueurs, dirigeants, supporters et journalistes s’accordent à dire que les Sang et Or ont affiché un visage plus séduisant au cours de ces deux derniers matchs. Revenons donc sur les changements entrepris par l’entraîneur lensois et qui devraient logiquement être reconduits au cours des neuf dernières journées de Ligue 1.

Le dispositif
Le schéma tactique mis en place par Bölöni a donc évolué, et ce même si l’entraîneur lensois se défend d’avoir bouleversé ses schémas. Après la démonstration des Sang et Or dans l’Hérault, le roumain affirmait: «Du point de vue tactique, ce n’est pas la première fois que l’on jouait avec quatre joueurs offensifs.» et insistait davantage sur l’animation insufflée par ses joueurs: «Par contre, je vois un changement dans le mouvement offensif, dans la possession de balle offensive, dans l’agressivité offensive pour percuter derrière la défense». Toujours disposés en 4-2-3-1, les joueurs lensois ont effectivement fait preuve d’une rigueur de replacement et d’un tranchant offensif trop rarement aperçu cette saison. Ils ont également une fois de plus démontré que ce sont eux les principaux acteurs d’un match, autre confirmation: le tableau noir d’un coach ne suffit jamais à faire gagner une équipe sans l’envie des onze bons hommes en short et vareuse.

Les joueurs
Autre point important à signaler, Bölöni semble avoir trouvé une certaine stabilité dans sa composition d’équipe. Si Runje, même amoindri, reste indiscutable aux yeux du roumain, la défense a été remodelée. Le jeune Serge Aurier s’est imposé à droite où il montre de moins en moins de signe de fébrilité et où son apport offensif commence à s’exprimer. La défense centrale, privée de Queudrue (blessé depuis le match à Rennes) s’est stabilisée autour de la doublette Yahia-Touré. Bédimo conservant sa place de titulaire à gauche. Le retour d’Hermach et son association avec le très talentueux Varane ont séduit l’entraîneur qui en a fait d’indiscutables titulaires dans l’entrejeu. Sur les ailes, Kanga Akalé et Eduardo semblent s’être enfin imposés: l’ivoirien, très en jambes à Montpellier a montré qu’il souhaitait aider le club à se maintenir avant son départ. Quant au brésilien, qui privilégie une position axiale, il représente une alternative technique non négligeable pour conserver le ballon en phase offensive. A l’animation, Sébastien Roudet alterne les bonnes (à Montpellier) et très moyennes sorties (contre Toulouse, Marseille) mais garde la confiance de son entraîneur. Enfin en pointe, Issam Jemaa s’est définitivement imposé malgré sa récurrente maladresse. Son activité et son statut de meilleur buteur du club parlent pour lui.
Concernant les joueurs qui ont, semble-t-il, fait les frais de ces choix, on évoque facilement Yohan Demont. Doublé par Aurier, le natif de Valenciennes doit se contenter de rentrées en fin de match, sans réelle réussite. Habitué au banc de touche, Grégory Sertic n’arrive pas à apporter de la valeur aux prestations lensoises, ni à faire basculer les rencontres lorsqu’il entre en jeu.
Remis de leurs blessures respectives, Franck Queudrue et Nenad Kovacevic pourraient venir bouleverser l’ordre établi, après être logiquement sortis de l’équipe-type.  

L’état d’esprit
A l’issue des deux dernières confrontations, joueurs et dirigeants ont loué d’une même voix le nouvel état d’esprit démontré par l’équipe Sang et Or. «On doit continuer avec l’état d’esprit qu’on a eu face à Marseille. On a montré un visage complètement différent par rapport au match de Toulouse (0-1, le 12 mars )» souligne le président Gervais Martel. Quant à l’entraîneur, il semble satisfait de ses troupes, malgré la défaite: «On a réussi à répondre à l’exigence du match, tant au niveau de la présence physique que de la combativité». L’énième coup de gueule lâché par Martel après la désillusion face à Toulouse, aurait-il enfin porté ses fruits sur des joueurs pourtant peu enclin à se soucier du destin du club? C’est à espérer.

Les contours du groupe lensois appelé à jouer l’avenir du club est donc connu. Le noyau de joueurs est en place, le dispositif est rôdé, il ne reste finalement plus qu’aux joueurs à faire la décision au cours des 9 prochaines «finales».

Charles Pasart

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