Coeff, le douzième homme !

Il n’est pas simple de faire son trou dans le monde professionnel. Et devenir pro au RCL est chose aussi aisée que de gravir l’Everest. Preuve de la difficulté de la tâche et du chemin semé d’embûches qu’il faut au préalable parcourir. Mais paradoxalement, la production made in Gaillette n’a jamais été aussi présente au sein du groupe professionnel artésien. Si les finances, dans le rouge, obligent à recourir aux talents qui garnissaient réserve et équipes de jeunes, la prise de conscience des services que peut rendre un centre de formation aussi moderne s’est progressivement installée dans la tête des dirigeants, anciens ou actuels. Atrous, Saint-Ruf, Sow, Diakité, ou encore Pollet, des noms couchés sur la feuille de match vendredi à Châteauroux, preuve d’une Gaillette portant enfin ses fruits (a-t-on le choix ?). Mais si paraître en pro est une étape, s’y imposer est autrement plus complexe, surtout avec un handicap de poids au départ, une complète polyvalence. Un nom ? Alexandre Coeff.

Etre fixé pour progresser. Gage de réussite pour la jeunesse sportive, condition sine qua non pour avancer et gagner en maturité, acquérir de l’expérience. De loin, Alexandre Coeff est peut-être la plus belle satisfaction du début de saison artésien chez les jeunes. Et si milieu défensif de formation il est, c’est à droite, en qualité de défenseur, qu’il a su livrer de belles partitions depuis Le Mans. De quoi être déjà considéré comme un rouage essentiel du onze de départ lensois, du moins du côté des supporters. Car s’il a su convaincre sur le terrain, sa capacité d’adaptation à tous les postes semble déjà lui jouer des tours. Et le déplacement dans le Berry n’a peut-être pas arrangé ses affaires…

Dépanneur de Luxe 

Profitant d’un manque cruel d’éléments offensifs dans l’effectif lensois, Alexandre Coeff s’est vu donner la chance d’afficher ses qualités et de les mettre au service d’un collectif qui en était demandeur. D’abord comme latéral droit (Le Mans, Arles, Le Havre, Ajaccio), puis comme milieu offensif droit (Dijon) ou encore en qualité de latéral gauche (30 minutes contre Châteauroux, une dizaine contre Le Mans), de milieu gauche (20 minutes contre Angers) et enfin de milieu relayeur (10 minutes contre Le Mans), le Brestois d’origine compte déjà à son actif une demi-douzaine de postes en seulement sept rencontres. Et si l’on excepte la première période en Corse, le jeune lensois s’est, à chaque fois, parfaitement acquitté à la tâche, repoussant les  assauts sur son côté, apportant surnombre offensif et se montrant décisif contre Dijon. Malgré cela, les arrivées d’N’Diaye et de Touzghar semblent avoir eu raison de ses titularisations. Depuis l’arrivée de l’ancien amiénois, Alexandre Coeff ne figure plus dans le onze de Jean-Louis Garcia… et n’a plus occupé le poste de latéral droit !

Une condition : jouer !

De plus, l’arrivée des deux recrues a poussé Yohan Demont à réinvestir son ancien poste, celui si bien tenu par Coeff jusqu’ici. Comme si le privilège de l’âge et l’ancienneté pesaient davantage dans la balance que des prestations solides, ponctués d’un investissement maximal au quotidien. Pas que Yohan Demont ne soit plus légitime à postuler à ce poste. Loin de nous l’idée de le mettre à l’écart, encore moins aujourd’hui alors que les valeurs lensoises se doivent d’être relayées dans et en dehors du vestiaire. Mais mettre sur le banc un joueur qui, depuis le début de saison, montre des dispositions intéressantes pour ce poste… Un choix incompréhensible pour la majorité des fans artésiens et pour le joueur concerné qui, il y a une semaine encore, ne voyait pas d’inconvénients à évoluer à un poste autre que le sien. « Si je dois jouer à un poste qui n’est pas le mien, cela ne me dérange pas », confirmait-il, à une nuance près. A condition que je joue aussi ! » Une condition en passe de ne plus être remplie.

A gauche toute

Demont indéboulonnable, un milieu bien fourni, une charnière centrale installée, il ne reste guère plus que la place de 9, propriété de Pollet, ou de latéral gauche, la seule à ne pas avoir un titulaire indiscutable. Si Lalaina Nomenjanahary y fait actuellement ses armes, le retour de Zakarya Bergdich pourrait venir accroître la concurrence à ce poste qui n’arrive pas, année après année, à donner satisfaction. S’il est inimaginable d’envisager le droitier Coeff latéral gauche à long terme, il est, en revanche, tout à fait possible de le voir venir suppléer un Nomenjanahary peu convaincant depuis Angers et passé totalement à côté de son sujet à Châteauroux. Alexandre Coeff ne l’a-t-il pas remplacé ? Une piste à explorer davantage avant, l’espère-t-on, de le voir s’installer définitivement à un poste. Pour le bien du RC Lens, mais surtout pour le sien.

Laurent Mazure

1 commentaire

  1. #47264 yatshuk -

    quand on pense que le boulet Demont est tjs titulaire, c’est à pleurer pour lui…

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