Eric Sikora en Angleterre pour le BEPF

Tu poursuis ta formation pour obtenir le BEPF. Comment cela avance ?

« J’ai eu trois gros travaux à faire : l’analyse d’un club français – les Girondins de Bordeaux, d’un joueur d’un club français – Abdoulaye Doucouré du Stade Rennais et d’un club étranger – Hull City en Angleterre. L’analyse de Bordeaux et d’Abdoulaye Doucouré se fait à travers des vidéos de matchs et de statistiques. Ça se fait à distance. J’analyse le jeu de l’équipe, s’il est construit, si l’équipe attend, si elle prend des buts sur coups de pied arrêtés, comment elle les prend dans le jeu, si c’est une équipe qui est en possession, si elle joue en attaque rapide ou placée… Concernant le joueur, il faut repérer ses forces, ses faiblesses, dans quel domaine il peut progresser, voir si c’est un joueur important, s’il a des statistiques négatives ou positives, analyser son poste… Le seul stage que j’ai eu à faire c’était à l’étranger. Pendant une semaine, j’étais à Hull City pour observer les séances d’entraînement, échanger avec le coach et assister à un match de championnat. »

Qu’est-ce que cela te permet d’apprendre ?

« Ça permet d’être structuré dans le programme. On est obligé d’être sérieux et de faire cela dans les délais sinon on perd du temps et on est largué. C’est un travail à faire au quotidien. C’est un exercice qui n’est pas évident au départ surtout qu’en club on a également beaucoup de boulot. »

Pourquoi avoir choisi d’aller à Hull City ?

« Comme j’ai de très bons contacts avec Antoine Sibierski qui vit à Manchester, je lui ai demandé conseil pour trouver un club. Il a joué à Wigan où il a connu Steve Bruce, actuel entraîneur de Hull City. Cette équipe est comme la nôtre car elle joue pour ne pas descendre [Ndlr, 18e au classement]. Elle est en difficulté avec moins de moyens que les autres clubs anglais. C’est une culture complètement différente au niveau des joueurs, de la mentalité, des entraînements, de la façon de se préparer. Ça n’a rien avoir avec la France. C’est un peu plus cool. Il y a des règles mais ce n’est pas aussi strict que chez nous. »

Qu’as-tu fait pendant cette semaine ?

« J’avais un rôle d’observateur. Je regardais les séances d’entraînement, je prenais des notes, je filmais. J’ai pu échanger avec le coach et assister au match Manchester City – Hull City (1-1). Même s’il y avait la barrière de la langue, j’ai senti que les gens étaient aux petits soins. Ils étaient disponibles pour m’aider ! »

Comment se sont passés les entraînements ?

« J’ai retrouvé des exercices que l’on fait en France. Je pensais qu’il y avait beaucoup plus d’agressivité dans les duels. C’est l’image que j’avais. Mais à Hull City non. Par contre, il y a beaucoup d’intensité dans les jeux et les conservations.

Steve Bruce, entraîneur de Hull City

La veille du match, Steve avait prévu des exercices mais comme le terrain était catastrophique à cause de la neige et du gel, les joueurs n’ont fait qu’un échauffement et un toro. Ça a duré 30 minutes. Ça m’a étonné pour une séance de veille de match, surtout qu’ils avaient perdu 3-0 chez eux lors de la journée précédente et qu’ils allaient jouer à Manchester City. Je n’ai pas vu de travail tactique, de coups de pied arrêtés, de jeu. La méthode est différente mais je comprends que si on ne peut pas s’entraîner, il faut s’adapter ! Si ça avait été le cas à Lens, on aurait pu profiter du dôme. Mais eux n’ont pas de salle et leurs installations n’ont rien à voir avec celles de La Gaillette. »

Comment s’est passé le match ?

« Le coach m’avait dit la veille qu’il ferait évoluer ses joueurs à cinq derrière, qu’il leur demanderait de fermer les espaces et d’aller vite devant en utilisant les côtés. C’est ce qu’ils ont fait, avec un milieu à quatre et un attaquant qui allait très vite. Ils ont posé énormément de problèmes à Manchester City et ont marqué logiquement. Ils méritaient de gagner mais ils ont pris un but à la 90e minute sur un coup franc. C’est un peu dommage pour eux. »

Quel bilan fais-tu de cette semaine dans un club anglais ?

« Il est très positif ! J’ai vu des choses différentes de ce qu’il se fait en France. C’est un pays qui pourrait m’attirer pour y travailler si un jour j’évolue. Attention, je ne m’enflamme pas et je ne dis pas que je ne veux pas entraîner à Lens ou en France ! Ça n’a rien à voir. Mais la mentalité, la façon de travailler, la relation avec les joueurs… c’est très intéressant. »

Quelle sera la suite de ta formation ?

« Je dois rendre un mémoire avant septembre 2015 puis je passerai devant un jury pendant 45 minutes pour défendre ce que j’ai préparé. Il me restera ensuite un an de formation avec d’autres projets à rendre : projet sportif et de jeu, sur la causerie et le coaching, ce que j’ai analysé sur Bordeaux et Abdoulaye Doucouré. »

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